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ATP: Simon égratigne Federer et regrette l'acharnement sur Djokovic

Gilles Simon regrette l'implication minime de Roger Federer dans le débat et l'acharnement sur Novak Djokovic, pourtant plus impliqué dans la défense des droits des joueurs.

Les sujets de crispation sont toujours aussi nombreux dans la grande famille du tennis. Et la crise du coronavirus n'a pas arrangé les guéguerres entre les instances, les organisateurs de tournois et les joueurs. Ces derniers semblent aussi particulièrement divisés, notamment depuis l'organisation très controversée l'exhibition Adria Tour ayant occasionné de nombreux cas positifs au coronavirus.

A l'origine de ce rassemblement, Novak Djokovic a essuyé une pluie de critiques de nombreux joueurs du circuit. Un traitement injuste pour Gilles Simon. Le Français, très impliqué dans la défense des intérêts des joueurs sur le circuit, estime que le Serbe, président du conseil des joueurs, a beaucoup fait pour la cause et qu'il est lynché de manière disproportionnée. Il regrette profondément l'organisation de l'Adria Tour, qui fait voler en éclat son action beaucoup plus significative que celle de Roger Federer. Pour lui, Djokovic dérange trop de monde sur le circuit.

"Ça embêterait tout le monde qu'il batte les records de Federer"

"Tu le vois dans le public, sur le terrain, sur des finales d’Open d’Australie, illustre le Niçois dans une interview à L'Equipe. Tu sens que ça embêterait tout le monde qu’il batte les records de Roger (qui compte 20 Grands Chelems contre 17 pour Djokovic). Il fait chier à être aussi fort. Le défoulement sur Novak est une énorme erreur."

Pour lui, Federer ou Rafael Nadal, très populaires, n'auraient pas subi un tel acharnement dans un pareil cas. Il s'étonne d'ailleurs de l'attentisme du Suisse, dont la voix porterait pourtant très fort s'il défendait davantage les joueurs. "J’ai connu un Roger capable de monter au créneau quand il y avait des discussions sur le prize money des Grands Chelems il y a de ça un moment, sourit-il. J’ai l’impression qu’on l’a perdu en route, que la représentation des joueurs lui importe peu. Pourtant, s’il y a une voix qui porte, c’est la sienne!"

Simon estime que l'action de Djokovic à la tête de la présidence du conseil est très positive en évoquant notamment ses combats pour les prize money dans les challengers ou les qualifications. "Il se trouve que, pour Federer, on ne parle que de ses qualités. Et que des défauts de Novak. C’est le jeu médiatique qui veut ça. Je me dis que Novak essaie de s’attaquer à des dossiers compliqués dans l’intérêt des joueurs en général. Et j’étais embêté par cette histoire de l’Adria Tour car, en faisant une énorme erreur, tout ce travail tombe à l’eau. C’est désormais facile de dire: 'Surtout n’écoutez plus Novak!'"

NC