UFC: Jon Jones lâche sa ceinture et prépare son arrivée chez les lourds

Patron incontesté des lourds-légers, même si ses dernières sorties ont moins impressionné, Jon Jones a officiellement abandonné sa ceinture de la catégorie. Mais la star qui était en bisbille salariale avec son employeur a expliqué avoir eu "une conversation très positive avec l’UFC pour (s)on prochain combat chez les lourds", dont il vise le titre pour cimenter son héritage sportif.

On l’avait laissé inévitable champion des lourds-légers mais en guéguerre salariale avec l’UFC, qui refusait d’augmenter le montant de son chèque pour monter chez les lourds et défier le surpuissant Francis Ngannou. On le retrouve… sans sa ceinture mais son envie de catégorie supérieure toujours intacte. Plus jeune champion de l’histoire de l’UFC, Jon Jones n’est plus le détenteur du titre des lourds-légers, abandonné volontairement ces dernières heures (après avoir menacé de le faire il y a deux mois et demi) comme il l’a expliqué sur les réseaux sociaux. "Je viens de raccrocher avec l’UFC et je confirme que j’abandonne aujourd’hui le titre des lourds-légers, a annoncé le combattant américain sur Twitter. Il est officiellement à prendre. Ce fut un voyage incroyable, sincères remerciements à tous les concurrents, à l’UFC et surtout à vous les fans."

>> Long format: Jon Jones, fini les conneries?

"Bones" (26-1-1 en carrière en MMA) a alors expliqué que sa bisbille salariale avec son employeur et Dana White, patron exécutif de l’organisation, n’était pas pour autant terminée: "La dernière fois que j’ai parlé de mon salaire avec l’UFC, il n’y a eu aucune négociation. Si cela change, j’adorerais revenir pour combattre chez les lourds. D’ici là, je vais apprécier l’UFC comme un fan et faire de mon mieux pour prendre soin de ma famille et de ma communauté." La fin d’une aventure débutée en août 2008, date de son premier combat à l’UFC? Avec tout ça, on pourrait le croire.

Mais après avoir précisé qu’il continuerait à "soulever des altères" et à "s’entraîner aux différents arts martiaux" mais aussi et surtout qu’il resterait, pour prouver sa "bonne foi", dans le pool de tests de l’USADA (agence américaine antidopage) pour les prochains mois, ce qui lui permettrait un éventuel retour à tout moment (sortir du pool oblige à six mois de tests avant de pouvoir reprendre), Jon Jones a repris le clavier une grosse heure et demie plus tard pour apporter du baume au cœur de ses fans au sujet de son avenir à l’UFC: "Je viens d’avoir une conversation très positive avec l’UFC. On dirait bien qu’il y aura des négociations pour mon prochain combat chez les lourds. Ce sont de bonnes nouvelles. Le processus de prise de poids commence."

>> Long format: Amour, gloire et rejet, le Conor McGregor version Irlande

Une perspective qui le fait saliver à croire sa réponse à un internaute qui lui demandait s’il n’aurait pas aimé être champion dans deux catégories en même temps, exploit réalisé par Conor McGregor, Amanda Nunes, Henry Cejudo et surtout par son grand rival Daniel Cormier (lui aussi chez les lourds-légers et les lourds): "Ça aurait été fun mais avez-vous vu la taille des gars dans ma famille (il a deux frères joueurs en NFL, ndlr)? Je crois vraiment que prendre un peu de poids en plus va faire ressortir mon véritable potentiel génétique et athlétique." A 33 ans, et alors qu’il a semblé moins dominant lors de ses dernières sorties, celui qui est tout aussi connu pour ses frasques en dehors de l’Octogone que pour sa grandeur sportive à l’intérieur n’a plus de temps à perdre s’il veut conquérir la catégorie supérieure, son ambition affichée depuis quelques années déjà, et renforcer son héritage sportif.

Ce week-end, celui qu'on espérait un temps être défié en 2021 par le champion des moyens Israel Adesanya a ainsi profité de l’UFC 252 et du combat pour la ceinture des lourds entre Stipe Miocic (qui est resté champion) et Daniel Cormier (qui a pris sa retraite après sa défaite) pour réitérer son objectif: "Titre des lourds, je te verrai bientôt". Une ambition remise pour un temps au moins au placard par Dana White, qui trouve l’idée "intéressante" mais a déjà annoncé que Jon Jones ne prendrait pas la place de Francis Ngannou – qui l’a plus que méritée – comme prochain challenger de Stipe Miocic. Reste à savoir ce que décidera ce dernier, qui a confirmé pour beaucoup son statut de meilleur lourd de l’histoire de l’UFC avec sa seconde victoire sur "DC" mais que certains refusent de voir comme le "GOAT" de la catégorie s’il n’affronte pas le désormais ex-champion des lourds-légers.

Et sa ceinture abandonnée dans tout ça? Les rumeurs font état d’un combat entre l’Américain Dominick Reyes (dernier adversaire en date de Jon Jones, qui l’a battu dans la polémique en février, beaucoup considérant que la victoire aurait dû revenir au challenger) et le Polonais Jan Blachowicz lors de l’UFC 253 en septembre pour couronner le nouveau roi de la catégorie. Seule certitude: Jon Jones, qui détient le record de défenses de titre consécutive chez les lourds-légers avec huit, est prêt à parier qu’aucune future tête couronnée ne pourra approcher ce qu’il a réalisé à ce poids. "Au premier lourd-léger qui gagne six combats de suite pour le titre, je donnerai 100.000 dollars à l’œuvre de charité de son choix. J’attendrai", a-t-il d’abord tweeté. Avant d’enfoncer le clou: "J’allais défier n’importe quel lourd-léger de battre mon record de combats gagnés pour le titre mais on sait tous que cela n’arrivera probablement pas dans cette vie." Jones Jones chez les lourds, par contre, on en prend le chemin. Et on a très envie de voir ça.

Alexandre HERBINET (@LexaB)