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UFC: Dana White accuse McGregor d’avoir dit non à un combat pour un titre (intérimaire) en mai

Alors que Conor McGregor a annoncé sa retraite en l’expliquant par un manque de combats excitants en perspective, le patron exécutif de l’UFC, Dana White, a profité d’un passage sur ESPN pour affirmer que la superstar irlandaise avait refusé de prendre la place de Khabib Nurmagomedov pour affronter Tony Ferguson pour le titre intérimaire des légers en mai en Floride.

Qui croire? Dans la partie de poker menteur entamée par Conor McGregor et l’UFC, chaque camp avance ses arguments et donne à disserter sur sa vision des choses. D’un côté, une superstar irlandaise qui annonce sa retraite, dit s’ennuyer en raison d’un manque d’adversaires qui l’excitent et qui en veut à son employeur de ne pas avoir "gardé la balle en jeu" en lui faisant affronter Justin Gaethje (champion intérimaire des légers après sa victoire sur Tony Ferguson à l’UFC 249 en mai) en juillet, préférant prévoir un combat entre Gaethje et Khabib Nurmagomedov (champion des légers) en septembre avec le "Notorious" qui prendrait le vainqueur. 

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De l’autre, un Dana White qui a expliqué que son plus lucratif poulain pouvait "ne pas combattre s’il le souhaitait" et qui a surtout pris la parole ce mardi sur ESPN pour apporter une grosse nuance aux déclarations de McGregor. Interrogé dans l’émission First Take, le patron exécutif de l’UFC a expliqué que Conor avait eu la possibilité de batailler pour le titre intérimaire contre Ferguson lors de l’UFC 249 suite au forfait de Khabib, bloqué au Daghestan. Mais qu’il ne l’avait pas saisie.

"Il veut affronter Gaethje, a rappelé White. Gaethje vient de battre Ferguson pour obtenir le combat contre Khabib. Conor avait l’opportunité de prendre cette place si Khabib ou Tony déclaraient forfait. Il est revenu vers nous et nous a dit: 'Je ne suis pas un combattant remplaçant, je ne le ferai pas'. Il serait dans cette position s’il avait pris ce combat. Mais il ne l’a pas fait, au contraire de Gaethje donc Gaethje a cette position." On pourrait croire White, qui a répété dans cette intervention médiatique que McGregor était simplement "frustré" de la situation car "il ne peut pas avoir ce qu’il veut en ce moment, ce n’est juste pas possible", pandémie de coronavirus oblige. Mais on peut aussi se dire que si Khabib n’a pas pu rejoindre les Etats-Unis en raison de la crise sanitaire, l’Irlandais confiné dans son pays n’aurait pas pu plus le faire. 

Après son retour victorieux dans l’octogone en janvier contre Donald Cerrone, celui qui était connu pour ne pas se défiler devant un défi de dernière minutes dans ses plus belles années – il avait par exemple accepté d’affronter Chad Mendes en juillet 2015 pour le titre intérimaire des plumes plutôt que d’attendre un combat promis contre le champion Jose Aldo, qui arrivera finalement en décembre de la même année – avait bien dit qu’il se tiendrait prêt à prendre la place de Khabib ou Ferguson en cas de désistement d’un des deux. Mais la crise sanitaire a forcément changé la donne. McGregor n’avait-il vraiment aucun moyen de se rendre en Floride, cadre de l’UFC 249, même en jet privé et en obtenant une autorisation spéciale? Ou a-t-il simplement agi en bon businessman qu’il est, préférant éviter un combat dans une salle vide et donc moins lucratif pour l’UFC (et pour lui)? Ou n’était-il pas prêt? Chacun aura son avis. Mais seuls McGregor et/ou White détiennent la vérité.

Alexandre HERBINET (@LexaB)