Mormeck réussit son pari

Le Guadeloupéen a remporté son premier combat chez les poids lourds aux points face à Vinny Maddalone.

Jean-Marc Mormeck a prouvé qu’il avait encore un avenir à 37 ans. Pour son premier combat chez les lourds, le Guadeloupéen a battu sans vraiment trembler, aux points, l’Américain Vinny Maddalone. Ce n’était pas le Mormeck, puissant, terrifiant d’efficacité d’il y a quelques années. Précisément, il y a 7 ans, lorsqu’il emportait son premier titre de champion du monde, dans une autre catégorie, les lourds légers face à Virgil Hill. 

Ce n’était pas non plus un grand combat. Vinny Maddalone n’est pas, sans faire injure à l’Américain, un boxeur de classe mondial. Mormeck, en face, a fait le métier, avec rigueur et détermination. L’ascendant technique et tactique du Français s’est nettement fait ressentir. Il avait débuté le combat en étant intelligent dans sa boxe, dans ses déplacements et ses rotations. 

Le Français a de beaux restes à ce niveau là. C’est davantage sur sa capacité physique que les choses ont été compliquées pour Mormeck. Mais on sait que se préparation avait été contrariée par une déchirure au biceps. On a senti l’ex-protégé de Don King à la peine à mi-combat, au bout du 5e round (sur huit). En manque de rythme, Mormeck a peu à peu perdu en mobilité. On a même craint un hold-up américain en fin de combat. 

Mais l’essentiel a été préservé et était sans doute ailleurs : l’emporter pour continuer à croire à l’improbable, l’impossible, à 37 ans, qu’est un second titre de champion du monde dans deux catégories différentes. Mormeck s’est donné le droit de rêver.

Paul Basse