
Mormeck : "En France, on est trop centré sur l’âge"

Jean-Marc Mormeck - AFP
La retraite sportive d’un champion est toujours un événement. Une petite mort pas facile à gérer. Et peut-être encore moins quand on ne connaît pas sa date exacte. Jean-Marc Mormeck va pouvoir répondre dans les prochains jours à cette incertitude désormais limitée à deux choix. Opposé le 5 décembre à Issy-les-Moulineaux au Polonais Mateusz Masternak, l’ancien champion du monde des lourds-légers voit deux perspectives s’ouvrir à lui. Une victoire et le boxeur français aura droit à une nouvelle chance mondiale « assez vite, certainement en janvier ou en février », repoussant d’un combat la fin de son parcours. Une défaite et l’aventure prendra fin.
« Ce sera mon dernier ou mon avant-dernier combat. Si je gagne, je disputerai mon dixième championnat du monde, en espérant que ce soit aussi ma septième ceinture. Et si je perds, j’arrête, a confirmé dans le Super Moscato Show celui qui a retrouvé sa catégorie de prédilection, après s’être cassé les dents sur son rêve de titre mondial chez les lourds. Je ne sais pas si cette fin sera difficile à aborder car je suis encore dedans pour l’instant. Je n’ai jamais pensé à arrêter au cours de ma carrière. J’ai gagné des combats, j’en ai perdus, j’ai parfois pris du temps pour revenir mais sans jamais vraiment penser à la retraite. Là, c’est différent, je l’annonce. »
« Si je deviens champion du monde… »
Une situation déjà vécue en juin dernier, quand « J2M » avait balayé cette perspective en battant le Hongrois Tamas Lodi par arrêt de l’arbitre à la quatrième reprise. A 42 ans, Mormeck voit la suite de son aventure tenir en équilibre sur un fil pugilistique. Et le garçon n’est pas fan des débats que cela suscite. « En France, on est trop centré sur l’âge, estime le boxeur guadeloupéen. Dès qu’on perd un combat, on nous demande si c’est terminé. Je me souviens de George Foreman qui était venu sur le plateau de Thierry Ardisson à 45 ans. Tout le monde trouvait ça formidable. Moi, à 42 ans, on me demande si c’est le combat de trop… Mais partir aux Etats-Unis, où j’avais changé et amélioré ma boxe, m’a permis de durer et d’être encore là aujourd’hui. »
Avec dans le viseur un possible championnat du monde comme dernière cerise sur le gâteau de sa carrière. Même s’il remportait la ceinture ? « Dans les classements, je suis 6e ou 7e de ma catégorie donc j’ai dû négocier pour avoir cette chance, explique l’intéressé. Si je deviens champion du monde, normalement, je dois donner une revanche au boxeur que j’ai battu, qui possède une option. Mais je peux aussi l’indemniser pour ne pas avoir à faire ce combat. Ça se négocie. » La retraite sportive de Mormeck finira peut-être par se confirmer avec un simple coup de fil entre agents.