
Mormeck donne le ton

Jean-Marc Mormeck - -
Le salon Georges Bertrand était noir de monde ce lundi après-midi. Au cœur de la mairie de Paris, la salle ornée de peintures du XVIe siècle accueillait la conférence de presse de Jean-Mormeck et Wladimir Klitschko. Les deux boxeurs vont s’affronter pour le titre mondial des poids lourds le 10 décembre prochain à Düsseldorf, en Allemagne. Deux ans après avoir rejoint la catégorie reine, Mormeck touche au but avec ce combat. Et il ne s’en cache pas devant le parterre de journalistes présents. « Je suis quelqu’un de déterminé, glisse l’ancien champion du monde des lourds-légers. Je viens de la catégorie du dessous. J’ai fait beaucoup de travail pour arriver à Wladimir. J’ai pris du poids, j’ai combattu. Je vais m’entraîner avec des sparrings qui lui ressemblent. Et je vais gagner. »
A 39 ans, « J2M », 36 victoires (dont 22 KO) et 4 défaites au compteur, espère entrer dans l’Histoire. Face au cadet des frères Klitschko, il a l’occasion de le faire par la grande porte. « C’est le plus gros défi de ma carrière, assure le Guadeloupéen. On est en poids lourds. Il n’y a eu que deux tentatives en France en 1921 et 1983, et il n’y a jamais eu de champion dans cette catégorie. J’ai envie de devenir le premier. Je n’ai pas de pression parce que j’ai choisi d’être dans cette position. »
Klitshko : « Mormeck a beaucoup d'expérience »
Sous les yeux de l’acteur Tomer Sisley, venu en ami, Mormeck a chambré gentiment son futur adversaire. Le colosse ukrainien, détenteur des ceintures WBA-IBF-WBO en poids lourds, le lui a bien rendu. Entre les deux hommes, l’affrontement promet d’être dantesque dans l’Esprit Arena de Düsseldorf, un stade qui a accueilli la Coupe du monde de football en 2006. « Nous allons combattre devant 50 000 personnes, glisse Klitschko, 56 victoires (dont 49 KO) et 3 défaites dans les valises. C’est bien plus qu’un combat de boxe. C’est un grand événement sportif. Jean-Marc prend ce rendez-vous très au sérieux, il a beaucoup d’expérience. Moi aussi. J’ai hâte d’être au 10 décembre. »
Pour venir à bout du champion olympique 1996, invaincu depuis sept ans, Mormeck va devoir sortir le grand jeu. Une perspective qui ne semble pas l’effrayer. « C’est un gros client, reconnait-t-il. Il est très professionnel. C’est lui qui organise le combat. Mais si on se contente de dire qu’il est imbattable, on ne fait plus rien. A un moment donné, il faut y aller. Ça reste un homme, avec ses lacunes. » Le message est clair. Reste à le mettre en application outre-Rhin. Mormeck a moins de deux mois pour faire en sorte que ses poings soient à la hauteur de ses propos.