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MMA: comment la fédération de boxe veut encadrer la discipline

La Fédération française de boxe a reçu les faveurs du ministère des Sports pour prendre en charge le MMA bientôt légalisé en France. Le directeur technique national Patrick Wincke explique, au micro de RMC Sport, comment l'instance dirigeante s'apprête à structurer la discipline. Ces travaux devraient permettre d'organiser un événement avant la fin de l'année 2020.

"Plus vite on a l'accord officiel, ce qui n'est pas encore le cas, plus vite on peut se mettre au travail". Choisie mardi par la ministre des Sports Roxana Maracineanu pour prendre en charge l'organisation des arts martiaux mixtes (MMA) dans l'Hexagone, la Fédération française de boxe (FFB) se tient prête pour démarrer les grands travaux. Un arrêté ministériel est attendu prochainement pour acter la fin de l'interdiction de cette pratique qui existe de fait partout en France et qui implique coups de pied, poing, genou et coude, ainsi que coups au sol, étranglements et clés à l'intérieur d'une enceinte fermée.

Si la structuration s'effectue correctement, un événement professionnel de MMA devrait être organisé sur le sol français en 2020. La fédération de boxe va vérifier si l'organisation de ce type de show est bien compatible avec la loi du sport, notamment, et le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) qui avait émis une recommandation de ne pas diffuser de combats. "Effectivement on peut imaginer un événement avant la fin de l'année, si tous les feux sont au vert et si tout le monde se met tout de suite au travail", explique Patrick Wincke, le directeur technique national de la FFB, au micro de RMC Sport.

La formation, premier chantier

L'instance basée à Pantin va surtout s'atteler en amont à poser les bases: "C'est le gros travail de départ, administratif et de structuration. On part de zéro. (...) Il faut redéfinir les règles précises de compétition. Là-dessus, on ne part pas de rien. Il y a un gros travail qui a été fait par les gens du MMA, à l'international ou en France. Ça va prendre du temps et il va falloir être patient".

"La première des choses, c'est de travailler sur la formation, poursuit le DTN. C'est le premier chantier qui va être en place. On va d'abord travailler sur la formation, la reconnaissance de certains diplômes, des équivalences et des modules complémentaires à mettre en place. À partir de ce moment là, on pourra parler de constitution de clubs".

Une licence autour de 15 euros

Les futurs pratiquants bénéficieront d'une licence propre à la discipline. Elle pourrait être fixée au prix d'une quinzaine d'euros, soit l'équivalent de la licence Loisirs en boxe. Mais les deux activités seront bien dissociées: "Même si ce sera dans le budget général de la fédération, il y aura une ligne spécifique sur le MMA". L'organisme dirigeant de la boxe se veut toutefois souple: le MMA pourra être pratique au sein des clubs privés, omnisports, de combat ou uniquement dédiés à la discipline.

Patrick Wincke espère ainsi favoriser au mieux le développement de ce sport en France, tout en restant prudent: "Pendant une période de ma vie, j'étais DTN du football américain. On est à peu près dans la même logique. On voit bien que le foot américain ne s'est pas plus développé en France, ni en Europe. (...) Entre être un public, regarder et pratiquer, il y a un delta. Donc cette première année va être un premier indicateur sur ce qui va suivre".

JA avec Anthony Rech