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Mayweather-Pacquiao, la chimère du noble art

Manny Pacquiao

Manny Pacquiao - -

Attendu par tout le milieu, le combat entre l'Américain et le Philippin ne semble pas vouloir se mettre en place malgré l'accord des combattants sur de nombreux points. Bob Arum, le manager de Pacquiao, nous explique pourquoi. Avec des tacles appuyés à l'adresse de Mayweather.

La perspective fait rêver le monde de la boxe. Mais aussi le diffuseur HBO, qui table sur 3 millions de téléspectateurs en pay-per-view (PPV) et 150 millions de dollars de revenus pour ce combat. L’Américain invaincu Floyd Mayweather, 42 victoires pour zéro défaite, face à la machine à gagner venue des Philippines, Manny Pacquiao, premier boxeur de l’histoire à avoir été champion du monde dans huit catégories différentes. Les deux hommes n’ont jamais vraiment semblé souhaiter trouver un accord pour ce choc à l’état de chimère depuis plusieurs années.

Si les choses semblent parfois avancer dans le bon sens, l’esprit « un pas en avant, deux pas en arrière » entoure ces discussions. Les points sur lesquelles les deux sont d’accord ? Le partage des revenus (50-50), le lieu du combat (Las Vegas) et la catégorie de poids (welter). Même le problème des contrôles antidopage, point d’achoppement majeur après les insinuations d’utilisation de stéroïdes lancées par le clan Mayweather, paraît en partie résolu.

Entre 25 et 40 M€ de gains

Sur le plan financier, Mayweather, surnommé « Money », gagnera entre 25 et 40 millions de dollars (selon les revenus en PPV) pour sa victoire sur Victor Ortiz, en septembre, après 16 mois d’absence des rings. Et d’autres chèques d’une même ampleur l’attendent sans avoir besoin de croiser Pacquiao. Ortiz réclame déjà sa revanche. Andre Berto, champion IBF de la catégorie welterweight, a annoncé sur son compte Twitter vouloir défier Mayweather. Deux possibilités parmi d’autres.

Le seul moyen de pousser Floyd à choisir Manny ? Jouer sur la corde de la fierté. Et sur sa vision populaire et médiatique. Invaincu, bourré d’argent, Mayweather a tout. Sauf sa place garantie à la table des plus grands dans l’esprit des connaisseurs. En se frottant à Pacquiao, Mayweather aurait enfin son équivalent d’un Robinson-LaMotta ou d’un Ali-Frazier. Mais Arum pense que l’Américain refusera toujours ce combat : « Un gaucher comme Manny, avec une excellente droite, est le genre d’adversaire que Mayweather sait qu’il ne doit pas boxer. Si j’étais le promoteur d’un jeune Floyd et d’un jeune Manny, je ne mettrais jamais le premier dans le ring avec le second. » Titiller la fierté de Floyd pour le pousser dans le ring. Le clan Pacquiao a peut-être enfin trouvé l’argument clé.