
Le plan d’urgence pour relancer la boxe en France

Le noble art veut retrouver ses lettres de noblesse en France. - AFP
Comment en est-on arrivé là ?
Le constat est dressé dans le rapport fourni par Fabrice Tiozzo, l’ancien champion du monde des mi-lourds et des lourds-légers. « Les Fédérations nationales doivent se mettre en conformité avec les exigences statutaires de l’AIBA (la fédération internationale, ndlr) avant le 31 décembre 2016. A défaut, la Fédération nationale qui ne respecte pas le cadre imposé par l’AIBA ne serait plus reconnue par celle-ci. Cela aurait pour conséquence directe d’exclure la fédération française de boxe (FFB) de toutes compétitions internationales de référence dont les Jeux olympiques. »
Aujourd’hui, ils sont 12 Français (8 garçons, 4 filles) à répondre aux conditions drastiques de l’AIBA (justifier un certain nombre de combats, s’engager à ne plus participer à un championnat professionnel comme les WBA, WBC, IBF, WBO, EBU…). Eux peuvent bénéficier de toute l’attention des fédérations internationale et française. Quid des autres ?
Que préconise le rapport Tiozzo ?
La Fédération est obligée de marcher avec l’AIBA et de s’occuper en priorité de cette douzaine de boxeurs au risque d’être sanctionnée. La création d’une ligue d’ici janvier 2016 permettra de s’occuper des boxeurs qui ne souhaitent pas adhérer à l’AIBA. « On est obligé de faire une Ligue pour permettre à ces gens de boxer, explique Fabrice Tiozzo. Je sens que des gens sont contre la Ligue mais on fait ça pour les boxeurs ! La boxe est tellement plus rien aujourd’hui. Ça va être long et compliqué, mais le Ministre est motivé. »
Parmi les autres annonces : la délivrance des ‘’licences club’’ aux clubs qui répondront à certains critères ainsi que la commercialisation de droits TV par la Ligue elle-même. « Les télévisions sont frileuses, poursuit Tiozzo. Elles sont prêtes à recommencer si c’est clair, sain et transparent. Les gens ne comprennent plus la boxe. Ça fait longtemps que j’ai arrêté et moi-même je ne comprends plus rien. »
L’avenir est-il rose ?
« Ils sont 383 à être répertoriés boxeurs professionnels, dont 29 femmes, et ils ne sont que 4 à vivre de leur sport. Les autres sont en situation de précarité totale. » Dit comme ça, l’avenir ne laisse augurer rien de bon. Pourtant, le ministre des Sports Thierry Braillard, grand amateur de boxe, a voulu se saisir de ce problème. La présentation du rapport devant la presse ce vendredi s’est également effectuée devant des membres de la Fédération, devant des entraîneurs, des promoteurs… Et à voir l’atmosphère s’alourdir au fur et à mesure que cette conférence se poursuivait, on imagine que le chemin est encore long.
« Il faut que tout le monde y mette de la bonne volonté, prédit Tiozzo. Le plus dur c’est que tout le monde marche dans la même direction. » Et s’il est un sujet sur lequel tous les participants tombent d’accord, c’est bien d’ouvrir le ‘’monde de la boxe’’ à des personnes indépendantes. Afin de ne pas sombrer dans la consanguinité et le mélange des genres qui a trop longtemps handicapé le ‘’noble art’’.