
Comment l’UFC s’organise pour reprendre (avec une belle carte) le 9 mai
Dana White n’est pas du genre à lâcher l’affaire. Privé de son idée de reprise des activités ce 18 avril avec l’événement UFC 249, qu’il souhaitait organiser dans un hôtel-casino situé dans une ville californienne (Lemoore) sur une réserve indienne pour contourner les obligations dues à la crise sanitaire, avant de voir son diffuseur américain/partenaire ESPN lui demander de reculer suite à un coup de fil du gouverneur californien aux grands patrons du network sportif américain chez Disney, le boss exécutif de l’UFC avait promis que la plus grande organisation de MMA à travers la planète serait tout de même "le premier sport de retour" (sic, car le sport est le MMA et non l’UFC). Il compte tenir parole très vite.
Ferguson-Gaethje et Cejudo-Cruz
"J’ai désormais une date pour le 9 mai", a-t-il confirmé dans le show de Kevin Harvick sur Sirius XM NASCAR Radio, une soirée à l’origine prévue pour l’événement UFC 250 au Brésil. Une déclaration qui tend à faire penser que son diffuseur, pour qui l'UFC a un quota annuel d'événements à organiser, le soutient. Avec l’ambition affichée d’en donner pour leur argent à des fans privés de combats, et de sport en général, depuis des semaines. Le menu? Très copieux. Le main event devrait opposer Tony Ferguson à Justin Gaethje pour le titre intérimaire des légers, combat déjà prévu à l’UFC 249 si cet événement avait pu se tenir suite au forfait de Khabib Nurmagomedov (coincé en Russie), remplacé par Gaethje. Khabib ne pourra pas plus être là le 9 mai, quoi qu’il arrive, cette date tombant pendant le Ramadan, et le Daghestanais devrait plutôt revenir dans l’Octogone en août ou septembre.
La première carte post-crise sanitaire de l’UFC devrait également voir le champion des coqs, Henry Cejudo, défendre sa ceinture contre Dominick Cruz, ancien champion et légende de la catégorie de retour après près de trois ans et demi (nombreuses blessures) et qui prend la place du Brésilien José Aldo, adversaire annoncé de Cejudo à l’UFC 250 mais qui n’a pas pu obtenir de visa pour se rendre aux Etats-Unis. Prévu de base à l’UFC 250, le combat pour le titre féminin des plumes entre l’impressionnante championne brésilienne Amanda Nunes et Felicia Spencer devrait bien avoir lieu le 9 mai. Tout comme le duel des lourds entre le Camerounais Francis Ngannou et Jairzinho Rozenstruik, déjà baladé entre l’UFC on ESPN 8 (reporté) et l’UFC 249 et qui a trouvé un nouveau point de chute. Une revanche entre Anthony Pettis et Donald "Cowboy" Cerrone, le combattant battu par Conor McGregor en quarante secondes au janvier, est aussi dans le viseur.
Mais où réunir tout ce beau monde? White, récemment nommé par son ami Donald Trump (qui s’est déclaré pour une reprise du sport professionnel en public au plus tôt alors que le directeur de l'Institut américain des maladies infectieuses, Anthony Fauci, prône pour le huis clos) pour un comité de travail sur la stratégie à adopter pour relancer l’économie après la crise, semble avoir plusieurs possibilités. Selon le site spécialisé MMA Fighting, trois Etats seraient des hôtes potentiels: Californie, Texas et Floride. Longtemps favorite des bookmakers pour accueillir l’UFC 249 malgré la crise, avec même des discussions avancées, avant de se retirer du jeu avec ses mesures de confinement, la Floride est redevenue une terre d’accueil possible cette semaine avec la décision exécutive du gouverneur Ron DeSantis de déclarer "les employés dans un sport professionnel ou une production médiatique à l’audience nationale" comme un "service essentiel" dans cet Etat en raison de leur importance pour son économie.
Joue-la comme le catch?
Le sport pro y est permis, quoi, tant qu’il se déroule dans un lieu "fermé au grand public", ce dont a déjà bénéficié le catch et un autre grand ami du président américain, Vince McMahonon, patron de la WWE. "Les gens ont faim de nouveaux contenus, particulièrement dans le sport", a justifié le gouverneur floridien ce mardi dans son adresse quotidienne sur le Covid-19. Un point de chute potentiel pour ce 9 mai sans doute plus raisonnable dans ce timing que ses deux autres grands projets. Le premier concerne une île privée aménagée pour y organiser des combats avec des athlètes de différentes nationalités. "C’est réel, a-t-il confirmé ces derniers jours. Les infrastructures sont en train d’être construites et ça va vraiment arriver. Et ce sera sur ESPN."
Le second, évoqué par White sur Sirius XM NASCAR Radio, consiste à produire des show depuis le centre APEX de l’UFC (qui contient les infrastructures nécessaires) à Las Vegas dès la levée par l’Etat du Nevada de l’interdiction jusqu’à nouvel ordre des événements de sports de combat. "Ecoutez-moi bien: je ne m’arrêterai pas, lance le patron exécutif de l’UFC. J’ai compris comment faire ce truc. Est-ce que ça peut être fait? Oui. C’est juste très, très cher. Mais je suis prêt à dépenser l’argent pour le faire. Mon engagement va à mes employés et à mes combattants. Je ne veux virer personne et je ne veux pas de combattants qui doivent attendre un an pour gagner de l’argent mais je veux que tout le monde soit en sécurité. Au lieu de se cacher de ce truc, je cherche à savoir comment y aller et fonctionner tout en étant en sécurité. Mon gros problème avec tout ça, c’est la désinformation. On entend un truc ici, un truc différent là. Personne ne sait vraiment ce qui se passe et c’est quelque chose de très bizarre à gérer." Rendez-vous le 9 mai pour savoir s’il y sera parvenu.