
Classement pound-for-pound RMC Sport: et le meilleur boxeur de la planète est…
Il y a eu du débat, des arguments légitimes dans tous les sens, un peu de mauvaise foi aussi. Et comme les deux années précédentes, c’est le magicien ukrainien qui gagne à la fin. Vasiliy Lomachenko a été désigné meilleur boxeur de la planète par le panel RMC Sport (l’ancien champion olympique et du monde Brahim Asloum, le manager de l’équipe de France John Dovi, notre rédacteur en chef boxe Samyr Hamoudi, le journaliste Jean-Charles Barès et votre serviteur).
Le champion du monde unifié WBA Super-WBO-WBC Franchise des légers, qui tentera d’ajouter la ceinture IBF à sa collection face à l’Américain Teofimo Lopez dans les mois à venir, s’impose une nouvelle fois sans trembler avec quatre premières places sur cinq votants. L’artiste des rings à la technique phénoménale continue de régaler, et c’est tant mieux.
Derrière "Hi-Tech", par contre, il y a du mouvement. Cinquième il y a deux ans, quatrième l’an dernier, Saul "Canelo" Alvarez monte sur le podium, deuxième. Seul autre pugiliste classé numéro 1 par un membre du panel, le Mexicain profite d’une année qui l’a vu remporter un titre mondial dans une quatrième catégorie – même s'il n'a pas détenu de ceinture majeure chez les super-moyens, où il a remporté le titre WBA "régulier" et donc secondaire –, avec sa victoire sur KO sur Sergey Kovalev chez les mi-lourds. Pour compléter le podium, on trouve le même troisième que l’an passé: l’Américain Terence Crawford, l’un des meilleurs boxeurs de l’histoire quand il s’agit de s’adapter sur le ring et de changer de garde sur le moment si nécessaire.

Mais le détenteur de la ceinture WBO des welters, qui souffre de ne pas encore avoir affronté les autres champions de la catégorie en raison de promoteurs différents, doit faire attention au souffle dans sa nuque. Car un talent XXL traîne à seulement un point de lui. Quatrième, le Japonais Naoya Inoue réalise la meilleure percée en gagnant six rangs (dixième l’an dernier). Le symbole d’une année où le champion unifié IBF-WBA Super-The Ring des coqs à la puissance dingue pour sa taille, longtemps secret le mieux gardé de la boxe, a véritablement explosé aux yeux du grand public, fasciné par son KO explosif sur Emmanuel Rodriguez en mai puis sa victoire qui a tant montré sur son courage et ses réserves face à la légende philippine Nonito Donaire en finale du tournoi WBSS, le "combat de l’année" selon le panel RMC Sport.
Cinquième, Errol Spence Jr aurait lui aussi pu prétendre à ce dernier titre honorifique pour sa bataille de feu contre son compatriote Shawn Porter quelques mois après avoir fait chuter l’invaincu Mikey Garcia – qui montait certes de deux catégories – dans le stade des Dallas Cowboys (NFL). Huitième il y a deux ans, septième l’an dernier, l’Américain confirme année après année qu’il appartient bien à l’élite. S’il se remet au mieux de son terrible accident de voiture, une victoire dans un choc tant attendu contre Crawford l’enverrait sans doute visiter le podium dans douze mois. La sixième place voit la première entrée de l’année avec le Russe Artur Beterbiev, qui a ajouté le titre WBC à sa ceinture IBF des mi-lourds en battant l’Ukrainien Oleksandr Gvozdyk. Une machine à KO (15 en 15 combats) qui impressionne John Dovi au point de voir ce dernier le placer deuxième.

La septième place revient à un autre Ukrainien grand pote de Lomachenko, Oleksandr Usyk, ancien champion unifié à quatre ceintures des lourds-légers passé cette année chez les lourds, où il n’a pas encore disputé de chance mondiale malgré son statut de challenger officiel et obligatoire pour la WBO, un entre-deux qui lui coûte la plus grande dégringolade du classement après sa deuxième place de l’année dernière. La légende philippine Manny Pacquiao fait son entrée à la huitième place, hommage à sa faculté à se réinventer à plus de 40 ans avec la conquête des titres WBA "régulier" et Super des welters (ce dernier en battant l’invaincu Keith Thurman) cette année.
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La fin du classement est réservée aux champions des lourds, avec le Britannique Anthony Joshua qui recule de cinq rangs – en grande partie faute à la perte, avant de les reprendre, de ses titres WBA Super, IBF et WBO dans un combat contre Andy Ruiz Jr qui a offert notre "round de l'année", le troisième – mais devance son rival américain à la puissance dévastatrice Deontay Wilder, champion WBC et machine à KO spectaculaires qui fait son entrée dans notre top 10 pour la première fois. Y sera-t-il dans un an? Qui sortira? Et qui viendra se faire une place? Réponses dans douze mois.
Top 5 français: Oubaali est un géant!
Il est le plus petit du classement. Mais le plus grand aux yeux de notre panel. Avec 50 points sur 50 possibles, aucun doute: Nordine Oubaali est bien le meilleur boxeur français actuel. Difficile à nier quand on sort d'une année où le boxeur de Bagnolet a d'abord conquis le titre WBC des coqs en battant l'Américain Rau'shee Warren à Las Vegas avant de le défendre par deux fois, la dernière contre le Japonais Takuma Inoue à Saitama (Japon). Chapeau, rien d'autre à dire. La deuxième place revient à Arsen Goulamirian, champion WBA Super des lourds-légers (seul autre titre mondial majeur pour un boxeur français masculin), qui devance Michel Soro (champion WBA Gold des super-welters), Yvan Mendy (champion WBA Gold des légers) et Souleymane Cissokho (champion de France des super-welters).