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Chisora, l'enfant terrible

Chisora, ici avec Adam Booth, l’entraîneur de Haye

Chisora, ici avec Adam Booth, l’entraîneur de Haye - -

Le boxeur britannique Dereck Chisora est en garde à vue après avoir menacé David Haye lors de la conférence de presse surréaliste qui a eu lieu après son combat perdu contre l’Ukrainien Vitali Klitschko. Avant cela, les deux Anglais en étaient venus aux mains…

Depuis trois jours, il n’y a que sur le ring que Dereck Chisora a donné une bonne image de lui et de la boxe. Pour le reste, le natif du Zimbabwe, 29 ans, a écorné de façon honteuse une discipline déjà en déliquescence. Gifle lors de la pesée, crachat à l’arrivée de Vladimir Klitschko sur le ring de Munich, empoignade musclée et sanglante avec David Haye lors de la conférence de presse, en garde à vue ce dimanche matin… On en oublierait presque qu’il a fait preuve de courage pour résister pendant douze rounds à l’armoire ukrainienne, 40 ans, qui a conservé son titre aux points et à l’unanimité.

C’est après l’acharné combat que Dereck Chisora s’est quand même fait le plus remarquer. Consultant pour la BBC, David Haye, sans doute vexé de ne pas avoir eu droit à sa revanche contre Vladimir Klitschko après sa défaite aux points qu'il explique par une blessure à un orteil, entre vite dans la danse. Provoqué, provoquant. Le ton monte, vite et puissant. Jusqu’à ce que ce que Chisora traverse la foule pour le rejoindre. Après les menaces, les coups pleuvent. Haye, bouteille à la main, frappe le premier. Enorme confusion, bagarre générale, bruits de verre qui tombe. Les hommes sont séparés mais Adam Booth, l’entraîneur de Haye, le visage en sang, veut absolument savoir qui vient de lui écraser une bouteille sur le front.

Chisora : « Je vais le tuer »

« Ce n’est pas moi, ça doit être ton boxeur », lui rétorque Chisora qui poursuit ses élucubrations. « Je battrai Haye sur ou en dehors du ring. S’il ne veut pas de ce combat, je vais physiquement cramer David Haye ! », s’acharne-t-il sur Booth après avoir plusieurs fois répété pendant l’échange de quelques minutes « Je vais le tuer, je vais le tuer. » Peut-être une des raisons de sa garde à vue actuelle par la police de Munich.

Le milieu de la boxe connait bien le gaillard, qui n’en est pas à son premier débordement, déjà condamné à quatre mois de suspension pour avoir mordu un adversaire au début de sa carrière, débutée en 2007. S’il remporte ses 14 premiers combats (avant trois défaites sur les 4 derniers matches), Chisora en a perdu d’autres. Il a échappé de peu à la prison en novembre 2010 pour violences conjugales et a également été poursuivi pour assaut sur officier, désordre public et possession d’arme. Pas exactement un enfant de chœur. « Ce sont des sportifs qui ont besoin de faire le buzz, qui veulent qu’on parle d’eux. La boxe n’en sort pas grandi, Chisora non plus. On ne veut pas voir ça sur un ring, encore moins en dehors », analyse Brahim Asloum, atterré.

Silvère Beau