
Boxe: Wilder passe par un arbitrage judiciaire pour décrocher la trilogie contre Fury
Aura-t-on droit à un troisième choc entre Tyson Fury et Deontay Wilder? Si le Britannique, devenu champion WBC des lourds en détrônant l’Américain sans discussion possible en février dernier, semble être passé à autre chose, avec dans le viseur pour le 5 décembre un premier combat sur son sol national depuis août 2018 sans doute contre l’Allemand ancien champion d’Europe Agit Kabayel, le clan du "Bronze Bomber" ne lâche pas l’affaire et va désormais porter l’affaire sur le terrain de la médiation judiciaire. Pour mieux comprendre, rapide retour sur les épisodes précédents. Après le TKO infligé par Fury, Wilder avait trente jours pour activer sa clause de revanche immédiate, ce qu’il a rapidement fait.
Le contrat évoquait un troisième devant avoir lieu pour mi-juillet maximum, avec un possible délai de quatre-vingt-dix jours en cas de blessure d’un des deux boxeurs. Une blessure de l’Américain avait alors obligé à reporter la date du nouvel affrontement au 3 octobre. Mais l’impossibilité d’accueillir du public en raison de la pandémie de Covid-19 empêchait d’assurer les bourses garanties pour les deux camps – leur combat en février avait généré 17 millions de dollars à la billetterie – et le choc avait encore été reporté au 19 décembre, avec l’idée de l’organiser dans le flambant neuf Allegiant Stadium, nouvelle maison des Las Vegas Raiders en NFL, et de pouvoir y réunir entre dix et quinze mille spectateurs, soit pas loin des dix-sept mille personnes qui avaient pu assister à leur affrontement au MGM Grand en février.
Problème? Le redémarrage inattendu de la saison de football américain universitaire a poussé les deux diffuseurs censés collaborer sur le pay-per-view, ESPN et Fox, à décider que cette date n’était pas viable (il y aura des matches ce jour-là) et à repousser la chose à 2021. Le contretemps de trop pour le clan Fury et Top Rank, son co-promoteur, qui souhaitaient voir le "Gypsy King" – qui avait accepté de repousser à décembre – rester actif avant la perspective d’une unification contre le champion WBA Super-IBF-WBO Anthony Joshua en 2021 et ont donc annoncé que la clause de revanche était caduque car pas activable à perpétuité puisque le combat aurait dû avoir lieu mi-octobre au maximum. Plus d’obligation d’affronter Wilder, quoi.
Le clan Wilder "très optimiste"
Mais l’Américain, qui a multiplié les excuses plus osées les unes que les autres pour expliquer son revers de février, va maintenant disputer cela devant la justice, son camp ayant selon The Athletic initié une procédure de "règlement des différends". La première étape de ce processus, une médiation, devrait débuter cette semaine. Le médiateur, un juge à la retraite, va recevoir les contrats pour les analyser et présidera l’arbitrage exécutoire selon ses conclusions. Et une question de se poser: l’ancien champion a-t-il une chance de retourner la situation en sa faveur? Son co-manager, Shelly Finkel, se dit "très optimiste". Mais si la clause de revanche avait bien une deadline, il paraît difficile de la voir comme une obligation perpétuelle.
D’autant que Fury n’est pas en faute pour la décision des promoteurs de ne pas organiser le combat en octobre faute de rentrées de billetterie. Mais si certains termes du contrat permettent d’interpréter la chose autrement, le médiateur pourrait obliger à une trilogie, qui aurait alors sans doute lieu en début d’année prochaine, et Fury – qui a annoncé ne plus vouloir combattre Wilder après ses "excuses" – pourrait alors devoir payer des dommages à son rival s’il persiste dans son refus de remonter dans le ring avec lui. Le clan Wilder espère voir la chose résolue avant la fin d’année. La suite au prochain épisode.