Asloum ressuscite la salle Wagram

L’un des lieux les plus mythiques de Paris accueille ce mercredi les World Series of Boxing. Un événement organisé par Brahim Asloum. L’occasion pour la plus vieille salle de spectacle de la capitale de renouer avec le sport qui a fait sa légende.

Elle a vu défiler les plus grands noms de la boxe. Marcel Cerdan, Georges Carpentier, Young Perez, Jean-Claude Bouttier… tous ont combattu à Wagram. Construite au début du XIXe siècle, la plus vieille salle de spectacle de Paris a longtemps abrité les champions gantés. Témoin de soirées enflammées et d’affrontements mémorables, l’endroit a servi de théâtre privilégié à une période où la boxe était le sport n°1. Une autre époque… Aujourd’hui, Wagram accueille principalement des congrès et des réceptions d’entreprise. Loin de la ferveur d’antan. Voilà plus de quarante ans qu’aucun ring n’a été dressé au milieu des lustres et des balcons majestueux. Situé à quelques mètres de l’Arc des Triomphe et des Champs Elysées, dans le quartier chic du 17e arrondissement, l’ancien temple des cogneurs s’est embourgeoisé. Au point de tirer un trait sur le sport qui a fait sa légende. Enfin presque…

Ce mercredi soir, Wagram s’apprête à replonger dans son glorieux passé le temps d’une soirée. A l’occasion des World Series of Boxing. Une réunion qui opposera le Paris United aux Dragons de Pékin. A l’origine de l’événement, Brahim Asloum ne cache pas son enthousiasme. « C’est une salle magnifique, glisse le président de Paris United. Wagram, c’est mythique. Un endroit qui respire l’histoire et les souvenirs. Je suis fier de la rouvrir 40 ans après. C’est plus petit que Coubertin où nous boxons habituellement. Il n’y a que 580 places. C’est un format un peu différent mais c’est intéressant. Ça permet de montrer que la boxe a plusieurs facettes. Elle peut exister lors des rendez-vous populaires mais aussi dans des soirées mondaines. »

110 euros la place la moins chère

A 110 euros la place la moins chère, la porte n’est pas ouverte à tout le monde. Mais ce n’est pas le but. Après le gala, un dîner sera servi dans un espace cossu situé sous la salle. Histoire d’offrir une teinte luxueuse à ces retrouvailles entre Wagram et les amateurs d’uppercuts. « J’ai des souvenirs en noir et blanc de cette salle, glisse Asloum, qui a fêté son 33e anniversaire ce mardi. Elle était vraiment remplie. Il y avait une atmosphère exceptionnelle. J’aurais adoré boxé à Wagram. C’est un de mes regrets. Mais je compense aujourd’hui à travers mes athlètes. J’ai hâte d’y être. » Avec cinq combats dans cinq catégories différentes (poids coqs, poids légers, poids moyens, mi-lourds et poids lourds), les spectateurs auront droit à un show intense. « Les combats s’enchaineront toutes les 4 minutes, précise le champion olympique 2000. On n’aura pas le temps de s’ennuyer. J’espère que ça sera une belle réunion. » Une réunion pleine de nostalgie.

Alexandre Jaquin avec Rémi Perrot