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Ali, 70 ans et toujours aussi grand

Mohamed Ali

Mohamed Ali - -

La légende vivante de la boxe mondiale fête ce mardi ses 70 ans. L’occasion de revenir sur la riche carrière de celui qui s’est autoproclamé « le plus grand » des boxeurs.

La scène est touchante. Ou triste, c’est selon. Elle a eu lieu samedi dernier, à Louisville dans le Kentucky, au balcon du centre culturel Mohamed Ali. Le légendaire boxeur noir américain lève péniblement la main pour saluer les 300 personnes qui lui souhaitent un joyeux anniversaire. Atteint depuis 1982 de la maladie de Parkinson, Mohamed Ali est toujours là. Et combat encore et toujours. Celui qui fêtera ses 70 ans ce mardi n’a en réalité jamais cessé de lutter. Né le 17 janvier 1942 à Louisville, Cassius Clay – son vrai prénom – se fait un nom dans le monde de la boxe en 1960, lorsqu’il remporte les Jeux Olympiques de Rome en mi-lourds. La légende commence. Le futur Mohamed Ali fait tout pour l’entretenir.

Avant chaque combat, il dédie un poème à ses victimes, leur dévoilant à quelle reprise ils mordront la poussière. L’homme est arrogant, prétentieux. « Je suis jeune, mignon et totalement imbattable », clame-t-il à l’envi, lui qui « pique comme une abeille et danse comme un papillon. » « Je suis le plus grand », martèlera-t-il surtout. Une phrase qui marquera un peu plus sa légende. Persuadé d’être le meilleur, Cassius Clay, rebaptisé Mohamed Ali en raison de sa conversion à l’islam, tombera de haut. Champion du monde des lourds en 1964, il perd sa licence de boxe et reste éloigné des rings de 67 à 70 pour avoir refusé de participer à la guerre du Vietnam. « Aucun Vietnamien ne m'a jamais traité de nègre », lance-t-il en guise de justification.

Son aura reste intacte

A son retour, il s’incline aux points contre Joe Frazier (1971). Cette défaite, la première de sa carrière, Ali ne la digère pas. Le champion ira même jusqu’à insulter Frazier, le comparant à un singe. Le point d’orgue de leur confrontation surviendra en 1975, lors du célèbre Thrilla in Manilla, où Ali, vainqueur, avouera avoir cru perdre la vie. Mais le sommet de sa carrière, c’est en 1974, à Kinshasa, que le boxeur légendaire le vivra. C’est là, lors du «combat du siècle », qu’il terrasse Georges Foreman et reprend son titre. Son troisième sacre en lourds, un total encore jamais réalisé avant lui, le rend encore plus légendaire. Ses 61 combats, dont 57 remportés avant la limite, l’imposent comme l’un des plus grands.

En 1996, Ali allume la flamme olympique à Atlanta. Un panel de journalistes du monde entier le consacre enfin, le désignant meilleur sportif du 20e siècle devant Pelé. Quatre films ont aussi été dédiés à sa gloire. Si le poing est moins vivace, le verbe moins loquace, l’aura d’Ali, elle, est toujours intacte.