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Violences sexuelles dans le sport: Buffet réclame la démission de Gailhaguet

Marie-George Buffet, ministre des Sports de 1997 à 2002, attend du président de la Fédération française des sports de glace (FFSG) qu'il démissionne après les révélations de viols et agressions sexuelles d'entraîneurs sur de jeunes patineuses entre la fin des années 1970 et 1990.

Ministre des Sports de 1997 à 2002, Marie-George Buffet avait été confrontée à l'omerta sur les violences sexuelles. Plusieurs anciennes patineuses de haut niveau ont témoigné mercredi dans la presse, déclarant avoir été violées et victimes d'agressions sexuelles de leurs entraîneurs, lorsqu'elles étaient adolescentes entre la fin des années 1970 et 1990. La multimédaillée Sarah Abitbol, l'une des plaignantes, dénonce notamment un "silence organisé".

Durant son passage au gouvernement, Marie-George Buffet avait alerté la justice sur les comportements de l'entraîneur Gilles Beyer, publiquement accusé de viol par Sarah Abitbol. L'enquête judiciaire n'avait pas abouti, mais une enquête de l'inspection générale avait été ordonnée en parallèle. Les conclusions avaient conduit le ministère à mettre fin aux fonctions de conseiller technique sportif de l'intéressé. "Je ne pense pas que les principaux responsables de l'époque aient pu ignorer de tels agissements", commente ce jeudi la députée communiste auprès de RMC Sport.

"Ces révélations vont en amener d'autres"

Elle se joint aux appels à la démission de Didier Gailhaguet, président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), où Gilles Beyer a effectué plusieurs mandats au bureau exécutif jusqu'en 2018. Elle exhorte aussi la ministre actuelle Roxana Maracineanu à prendre une décision forte, si l'organigramme ne bouge pas. "J'espère que cet homme aura au moins la dignité de donner sa démission. S'il ne le fait pas, il faut à ce moment-là utiliser la bombe atomique: retirer l'agrément à la fédération".

Interrogée sur le silence qui régnait, Marie-George Buffet estime toutefois que cela n'était pas l'apanage du sport: "C'était une omerta dans toute la société. C'est parti dans le monde du cinéma, dans la presse, où des femmes ont pris la parole sur les discriminations. Ça s'ouvre de partout et, ça y est, ça se libère dans le sport. Je pense que ces révélations vont en amener d'autres. Parce que d'autres femmes vont prendre la parole".

L'élue s'interroge aussi sur l'avenir et la nécessité pour les instances dirigeantes de protéger les jeunes: "La question, c'est comment prévient-on? Une fois que ces femmes parlent, parce qu'elles ont quitté leur carrière sportive, il faut prévenir que d'autres gamines ou gamins ne soient pas victimes des mêmes violences sexuelles".

JA avec Maureen Lehoux