Violences sexuelles dans le patinage: la réponse ultra cash de Maracineanu à Gailhaguet sur la dictature

Didier Gailhaguet a présenté sa démission ce samedi, à l’issue d’un conseil fédéral extraordinaire. Le patron de la Fédération française des sports de glace a évoqué une "dictature ministérielle", faisant allusion à la demande et aux menaces d'action de Roxana Maracineanu. La ministre des Sports lui a répondu sèchement.

La fin d’un long feuilleton. Muré dans le silence depuis plusieurs jours et les témoignages de plusieurs patineuses déclarant avoir subi des agressions sexuelles de la part de leurs entraîneurs, Didier Gailhaguet a pris la décision de démissionner ce samedi, cinq jours après les déclarations de Roxana Maracineanu. La ministre des Sports - qui a brandi la menace d’un retrait d’un agrément capital sur le plan financier - avait appelé le dirigeant de 66 ans à quitter ses fonctions.

"Devant la dictature ministérielle, et notamment la menace un peu honteuse d’un retrait de l’agrément, pas un seul instant il ne m’est venu à l’idée de pouvoir être un frein à ma Fédération que j’ai reconstruite patiemment depuis plus de quinze ans, et encore moins un frein à ces clubs et ces sportifs de haut niveau que j’ai aidés de toutes mes forces", avait ensuite déclaré Didier Gailhaguet.

"Je sais ce qu’est une dictature"

La ministre n’a pas tardé à réagir aux mots forts employés par le désormais ancien patron du patinage français. "Ce n'est pas un combat personnel que je mène contre Didier Gailhaguet (…) Le fait même que M. Gailhaguet se soit positionné dans sa défense en disant qu'il n'était pas courant peut aussi poser des questions. Il a assumé cette responsabilité en démissionnant. Je l'invite à répondre avec précision aux questions qui lui seront posées. J'imagine que ça l'intéresse de savoir comment c'était possible qu'il ne soit pas au courant", ironise-t-elle.

L’ancienne vice-championne olympique 2000, d’origine roumaine, répond sèchement à l’ancien dirigeant, qui a employé le terme de "dictature ministérielle". "Il me définit comme un dictateur. Je suis née en Roumanie, je sais ce qu'est une dictature. Je peux en discuter avec lui, mais je pense qu'il a déjà quelques éléments", a rétorqué la ministre. Dès lundi, une mission d'inspection générale va rejoindre la fédération des sports de glace et mener une enquête qui va durer quelques semaines.

WK avec la rédaction