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Violences sexuelles dans le patinage: Abitbol ne porte pas plainte à cause de la prescription

A l'origine de l'enquête judiciaire lancée contre Gilles Beyer, qu'elle accuse de viols, Sarah Abitbol ne portera pas plainte en raison de la prescription des faits. L'ancienne patineuse se tient toutefois à disposition de la justice.

La patineuse française Sarah Abitbol, dont le témoignage a déclenché une enquête judiciaire visant son ex-entraîneur Gilles Beyer, n'entend pas porter plainte car les viols qu'elle a dénoncés sont prescrits, ont indiqué ce vendredi ses avocats dans un communiqué.

Cette précision fait suite aux propos de la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui avait déclaré mardi sur franceinfo avoir "proposé" cette démarche à l'ancienne championne: "elle comptait déjà le faire", "elle va porter plainte", avait affirmé la ministre, dans un appel aux victimes, dans tous les sports, à signaler des faits similaires.

Une enquête ouverte par le parquet de Paris

Quelques jours après la parution du livre de la patineuse artistique ("Un si long silence", Plon), le parquet de Paris a ouvert mardi une enquête préliminaire pour viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité sur la victime. "Les actes de viol commis de 1990 à 1992, par son entraîneur, personne ayant autorité, à l'encontre de Mme Sarah Abibtol, née le 8 juin 1975, sont prescrits", rappellent ses avocats, Jean-Luc Chetboun et Isabelle Burlacot-Hunsinger. "Elle ne porte donc pas plainte", poursuit le communiqué.

Elle "reste à la disposition de la justice comme témoin"

La patineuse artistique a dénoncé les faits "pour pouvoir se reconstruire, mais également pour apporter sa voix et son soutien aux femmes en souffrance, qui n'ont pas divulgué leur lourd secret", est-il écrit. "Sarah reste à la disposition de la justice comme témoin", concluent les avocats.

La brigade des mineurs de Paris, chargée de l'enquête, peut convoquer l'ancienne championne pour nourrir les investigations. Celles-ci "s'attacheront à identifier toutes autres victimes ayant pu subir, dans le contexte décrit, des infractions de même nature", avait rappelé le procureur de la République Rémy Heitz lors de l'ouverture de l'enquête.

"Il n'y a pas de plainte à ce stade déposée contre Gilles Beyer", avait indiqué jeudi à l'AFP une source judiciaire. Ce qui n'empêche pas le parquet de se saisir lui-même des faits portés à sa connaissance ou publiés dans les médias.

La rédaction avec AFP