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Val d’Isère : les Bleues veulent retrouver les sommets

Margot Bailet

Margot Bailet - AFP

En manque de leaders et de résultats depuis les retraites de Marion Rolland et Marie Marchand-Arvier, l’équipe de France féminine de ski alpin compte sur sa nouvelle génération pour briller de nouveau. Si possible dès la descente de Val d’Isère, ce samedi (10h30).

Tout à reconstruire. Ou presque. L’équipe de France de vitesse féminine de ski alpin se cherche encore après les départs à la retraite de Marion Rolland, championne du monde de descente à Schladming en 2013, et de Marie Marchand-Arvier, vice-championne du monde de Super-G à Val d’Isère en 2009. Le staff des Bleues a donc décidé de faire le pari de la jeunesse cette année, en intégrant notamment Anouk Bessy (20 ans) ou encore Romane Miradoli (21 ans, médaillée de bronze aux Mondiaux juniors en descente et slalom géant en 2013).

C’est désormais Margot Bailet, 25 ans, qui fait figure de leader de l’équipe de France. La Niçoise a réalisé le meilleur résultat de sa carrière en Coupe du monde le 4 décembre dernier, en terminant 4e de la descente de Lake Louise (Canada), à neuf centièmes du podium. « C’est sûr qu’il n’y a plus Marion et Marie qui ont pris leur retraite sportive. Mais je n’ai pas leur palmarès donc on ne peut pas dire que je sois une leader, tempère Bailet. Si on prend les résultats, j’arrive derrière. J’ai eu le temps de m’y faire, je ne le prends pas comme une pression, au contraire. On est une équipe jeune, on veut toutes la même chose : remonter ce groupe descente au plus haut niveau. On est bien parti pour, on construit. »

« Pour moi ça change un peu. Quand on avait des leaders comme Marion et Marie, on pouvait un peu "se cacher" derrière tandis que là, non, reconnaît Jennifer Piot, la skieuse de l’Alpe d’Huez. Margot, Romane, moi et les autres, on est un peu dans la lumière alors qu’avant, on était un peu tranquilles, cachées. C’est bien parce que ça donne aussi des responsabilités. Si on rate, on ne tombe pas aux oubliettes non plus. On ne nous loupe pas quand on rate non plus. » 

Séchaud : « Ne pas rester planqué »

Sortir du confort et assumer ses responsabilités, c’est d’ailleurs le message d’Anthony Séchaud, le directeur des équipes de France féminines : « C’est l’une des erreurs à ne pas reproduire avec les skieuses moins expérimentées. Quand on fait du haut niveau, on envisage toujours d’aller le plus haut, le plus vite possible, s’en donner les moyens et ne pas rester planqué. Il y a toute cette démarche d’accompagnement, faire sortir les skieuses sur des choses plus ambitieuses, sur du concret, pas que des mots parce que ça, ça s’efface vite et on tourne vite la page. C’est un travail de tous les jours, pas évident. On a souvent l’impression de passer pour le vieux con, mais c’est là-dedans qu’on doit s’inscrire pour pouvoir faire évoluer ce groupe-là. »

La prise de conscience est impérative, car depuis le titre mondial de Marion Rolland sur la descente des championnats du monde en 2013, la France attend une grande performance. Aucune Française n’est montée sur un podium de Coupe du monde depuis la 3e place de Marie Marchand-Arvier sur la descente de Méribel, le 23 février 2013. Quant à la dernière victoire, elle date de Carole Montillet… en janvier 2004. Une éternité.

Georges Quirino