
Ski alpin: pourquoi les Italiennes sont si redoutables cette saison
Le secret des Italiennes se cache-t-il dans ces parties de weli ou de watten comme on dit dans le sud-Tyrol? La semaine passée à Saint-Moritz, coincées dans leur hôtel des Grisons, les Transalpines ont joué un tournoi de ce jeu de cartes pour faire passer le temps lorsque la neige n’arrêtait pas de tomber à l’extérieur. Mais sans se taper rappelle Federica Brignone.
La Squadra Azzura possède le meilleur collectif féminin au monde. Brillant dans toutes les disciplines et capable de casser les pieds aux redoutables Petra Vlhova et Mikaela Shiffrin. L’an passé, Federica Brignone a chipé le globe grâce à une polyvalence sans faille. A part en slalom, la skieuse milanaise a terminé dans le top 3 de chaque discipline. A ses côtés, la folle Sofia Goggia, championne olympique de descente, Marta Bassino, vainqueure du géant d’ouverture à Sölden, ou la slalomeuse Irene Curtoni.
Une attitude qui "élève le niveau général"
Tessa Worley a noté depuis plusieurs saisons ce renouveau italien: "Les Italiennes ont ce côté engagement maximum à chaque compétition. Parfois il y a du déchet mais quand il n’y a pas de déchet, ça score. Cet état d’esprit c’est vraiment leur particularité." A côté du télécabine de Courchevel, les Italiennes rigolent à 24 heures du premier slalom géant sur la piste française. Décontractées et blagueuses à grands coups de gestes.
"On est vraiment une équipe où on skie très bien à l’entraînement, appuie Federica Brignone. Même à l’entraînement, à chaque fois que quelqu’un va vite, aucune d’entre nous n’a envie de perdre. Chaque fille essaie d’être la meilleure à l’entraînement. Cette attitude élève notre niveau général." Un niveau qui permet de voir le drapeau vert blanc rouge très régulièrement sur les podiums.
De très forts caractères
L’an passé, les filles ont entendu huit fois le Fratelli d’Italia pour 23 podiums, 4 doublés mais aussi un triplé à l’occasion de la descente de Bansko avec Elena Curtoni, Marta Bassino et Federica Brignone dans cet ordre. A Solden, Bassino et Brignone ont dominé le premier géant de la saison. Ce sont aussi des caractères forts à l’image de la Bergamasque Sofia Goggia, capable de plonger ses gambettes dans un jacuzzi en public lors d’un tirage au sort des dossards une veille de course.
L’attitude des Italiennes se voit aussi hors des courses rappelle Tessa Worley, leader un peu seule de l’équipe de France féminine. La skieuse du Grand-Bornand rappelle que l’équipe de France a largement les moyens de coller aux basques de ses voisines. "On a Tessa avec nous, c’est le plus modèle qu’on peut avoir", souligne Romane Miradoli. Le gant est jeté.