
Mondiaux : quelles sont les vraies chances de médailles françaises ?

Alexis Pinturault - AFP
Trois médailles, dont un titre. Voilà l’objectif affiché par les Bleus lors des Championnats du monde de Beaver Creek qui débutent ce mercredi. Il y a deux ans, la France avait pourtant placé quatre représentants sur un podium, dont deux sur la plus haute marche. Alors pourquoi les ambitions ont-elles été revues à la baisse ? D’abord parce que du côté des filles, qui avaient fait retentir les deux Marseillaises de Schladming, le temps est à la morosité. Sacrée à la surprise générale sur la descente en 2013, Marion Rolland a dû déclarer forfait à cause d’une nouvelle rupture du ligament antérieur du genou droit, subie mi-janvier à Cortina d’Ampezzo. La même blessure qu’il l’avait privée des JO de Sotchi l’an passé et qui l’avait fait passer à la postérité pour une chute après seulement quelques mètres lors de la descente olympique en 2010.
Autre championne du monde en titre, Tessa Worley sera bien là, elle, mais ses résultats récents ne laissent rien présager d’étincelant. Depuis une encourageante septième place sur le géant d’ouverture, à Sölden, la skieuse du Grand-Bornand n’y arrive plus. Victime d’une chute à Aspen, elle n’a pris que les 15e et 28e places deux autres géants disputés jusqu’à présent… Et ce n’est plus réjouissant pour ses coéquipières, aucune Tricolore n’ayant signé un Top 5 depuis le début de la saison, toutes disciplines confondues.
Les projecteurs braqués sur Pinturault
Face à ce constat, les regards seront braqués sur les garçons, notamment Alexis Pinturault. Frustré il y a deux ans en Autriche (quatre fois dans le Top 6 mais aucune médaille), le skieur de Courchevel peut scorer dans les quatre épreuves sur lesquels il s’alignera. L’actuel quatrième du général de la Coupe du monde est déjà monté cinq fois sur la boîte cette saison. Il a d’ailleurs signé le seul succès français, lors du super-combiné de Kitzbühel. Il partira grand favori de l’épreuve, dimanche. Mais sur une « Birds of prey » qui fait la part belle à la technique, la chance pourrait lui sourire dès mercredi avec le super-G, dont il avait pris la troisième place sur la même piste début décembre en Coupe du monde.
Fayed, l’autre belle chance
Derrière « Pintu », l’autre grande chance de médaille se nomme Guillermo Fayed. Le Chamoniard de 29 ans, qui avait hésité à prendre sa retraite l’année dernière, est en train d’exploser. Deuxième à Lake Louise en novembre et surtout troisième de la mythique descente de Kitzbühel il y a dix jours, « Gus » pointe actuellement au troisième rang des descendeurs mondiaux. Rien que ça. Même si un dos bloqué depuis quelques jours pourrait amoindrir ses ambitions. « On va voir au jour le jour, a expliqué dimanche le le directeur du groupe vitesse français, Patrice Morisod. Quand on voit un gars qui marche comme un petit vieux, on s’inquiète un peu. Il n’arrivait plus à se bouger il y a deux jours. Mais avec le boulot fait à l’hôpital de Vail, on est rassuré. »
Au rayon outsiders, les géantistes auront également une carte à jouer. Avec Pinturault, Thomas Fanara, Mathieu Faivre et Victor Muffat-Jeandet, qui a signé le premier podium de sa carrière sur le super-combiné de Wengen (2e), figurent tous dans le Top 20 mondial de la spécialité. Dans un bon jour, chacun d’eux est capable de s’inviter sur le podium. Une mission qui apparait plus compliquée pour Jean-Baptiste Grange. Champion du monde de slalom en 2011, le skieur de Valloire retrouve un très bon niveau cette saison mais avec face à la régularité des cadors de la discipline, il faudra faire très fort.