
Le drôle de parcours d'Adrian Solano, skieur vénézuélien devenu une star (malgré lui)

Adrian Solano - @Eurosport
Certains en parlent déjà comme "le pire skieur du monde". Il n'a fallu qu'une seule représentation pour qu'Adrian Solano acquiert, bien malgré, ce titre guère flatteur. Lors d'une épreuve des championnats du monde de ski de fond, à Lahti, en Finlande, le Vénézuélien s'est distingué à travers une course pour le moins atypique qui lui a valu de nombreuses railleries sur les réseaux sociaux.
Une première sur la neige
Dès le départ de la course, le skieur est tout proche de tomber à la renverse. Puis tout au long de son parcours, il affiche un équilibre précaire, un style et une technique approximatifs et trébuche à plusieurs reprises. Peu à l'aise sur ses skis, Adrian Solano a tout même réussi à l'aller jusqu'au terme de l'épreuve avec un large sourire aux lèvres. Et si le Sud-Américain a éprouvé tant de difficultés, c'est parce que c'est la première fois qu'il participe à une compétition de ski sur la neige. Jusqu'ici, il ne pratiquait ce sport que sur des ski à roulettes.
De quoi être logiquement totalement désarçonné une fois sur les pistes finlandaises. "Bien que je ne connaissais pas la neige et que je n'ai pas eu l'occasion de m'entraîner ici, je fais de mon mieux, a-t-il ainsi expliqué sur son compte Instagram. Peut-être que je suis tombé plusieurs fois mais ce qui compte vraiment est que je continue à progresser".
Recalé par les autorités françaises
Adrian Solano savoure aussi peut-être ce moment, car il a eu toutes les peines du monde à rallier la Finlande. Parti depuis le Venezuela, l'apprenti skieur a effectué une escale à Paris. Problème, les autorités françaises l'ont retenu sur le territoire. "Quand je suis arrivé à Paris, le 19 janvier, j'ai expliqué que j'allais en Suède pour m'entraîner. Ils n'ont pas cru que je faisais du ski au Venezuela, a-t-il raconté à l'AFP. Je n'avais que 28 euros et les policiers m'ont accusé d'immigration parce que ça se passait mal dans mon pays ».
Malgré des papiers en règle et une lettre d'invitation de son entraîneur, le sportif de 22 ans a été contraint de séjourner dans un hôtel à Paris avant d'être renvoyé au Vénézuela. "A cause de mon style vestimentaire, de ma tête ou de mes traits ils m’ont discriminé", a-t-il regretté. Un mois après cet improbable incident, Solano a pu enfin rejoindre la Finlande et disputé les Mondiaux ce jeudi. Et pour sa première, il est déjà entré dans l'histoire. Une performance qui n'est pas sans rappeler celle mémorable d'Éric Moussambani, nageur équato-guinéen qui s'était illustré en réalisant le 100 mètres nage libre en 1 min 52s 72 aux Jeux olympiques de Sydney, en 2000.
A lire aussi >> Fourcade : "Le ski de fond me fait progresser"
A lire aussi >> Toute l'actualité du ski de fond