RMC Sport

Clarey : "Pas facile tous les jours de prendre des risques à 34 ans"

-

- - -

A bientôt 34 ans, Johan Clarey sera l’une des chances française lors de la descente de Santa-Catarina (Italie) dimanche. Au micro de l’Intégrale Sport sur RMC, le skieur de la Clusaz revient sur un début de saison qu’il estime mitigé et évoque la suite qu’il compte donner à sa carrière.

Johan, un mot sur l’entrainement du jour, repoussé puis annulé…
La météo a été un peu capricieuse aujourd’hui. Ils ont fait tout ce qu’ils ont pu pour que nous puissions faire un deuxième entrainement, car personne ne connait vraiment la piste. Ça n’a pas pu le faire à cause des conditions météo. Ce sont les aléas de la descente. Il a neigé beaucoup, mais ça s’est calmé. Ça devrait tout bon pour la course demain. Ils sont quand même confiants pour faire une course dans de bonnes conditions.

Comment trouvez-vous cette piste de Santa-Catarina (Italie) ?
La piste est très technique, plus que ce que l’on pensait. Ce n’est pas tout fait l’équivalent de Bormio, notre étape habituelle entre Noël et le jour de l’an. Ça reste une piste bien difficile avec des composantes physiques qui sont assez importantes. Ça va être un beau combat, comme d’habitude. Mais il n’y a jamais de piste facile en Coupe du monde.

Est-ce particulier pour un skieur de votre expérience de découvrir une nouvelle piste ?
Ça n’arrive pas souvent, c’est vrai. J’ai quand même pas mal bourlingué partout dans le monde pour voir toutes les pistes. Comme quoi on peut encore découvrir des pistes à presque 34 ans… C’est sympa, on a un peu de nouveauté. Pour les téléspectateurs c’est bien aussi.

Comment passe-t-on la journée dans ces cas-là ?
On a fait toute la préparation comme si on allait faire l’entrainement. Ça nous a pris déjà toute la matinée, avec la reconnaissance, l’échauffement. Ça a été annulé au dernier moment. On a une préparation qui est tout à fait normale. On a eu l’après-midi pour faire un peu de vidéo pour préparer la course du lendemain, un peu de physique et les soins avec le kiné pour être tout prêt pour demain. Une journée plus ou moins classique sauf qu’on n’a pas pu faire la manche de deux minutes.

Quel regard portez-vous sur l’excellent début de saison de Guillermo Fayed (2e place à Lake Louise) ?
Il est fantastique sur ce début de saison. On a l’impression que rien ne peut lui arriver. Quand il a le sentiment de faire une course moyenne, il est quand même sixième comme à Beaver Creek. Il est en super confiance. Ce n’est pas encore fini pour cette année, il va encore y avoir de grosses courses pour lui. C’est bien aussi pour nous, pour moi, pour Adrien Théaux. Il nous pousse à aller le chercher. Pour l’ensemble du groupe, c’est une bonne chose.

Et le vôtre ?
Il n’est pas à la hauteur de ce que j’espérais. Il n’est pas non plus catastrophique. J’ai quand même trois top 10, une 5e place sur la dernière descente à Val Gardena. J’espérais un peu mieux évidemment. Je manque encore un peu de ski, de confiance. Je n’ai pas eu une super préparation cet été. Ça a été un peu compliqué. Je vais essayer de monter en puissance sur ce mois de janvier et arriver sur les championnats du monde (à Beaver Creek NDLR) en forme.

Vous aurez 34 ans dans 10 jours. Comment imaginez-vous la suite de votre carrière ?
Pour l’instant physiquement ça ne va pas trop mal. Mes douleurs me laissent un peu tranquille. C’est sûr qu’à 34 ans, on commence à se poser des questions. On est plus près de la fin que du début forcément. Je vais finir cette année. Faire l’année prochaine, c’est sûr. Après, on décidera pour la suite. J’essaie de prendre encore un maximum de plaisir. Même si ce n’est pas facile tous les jours à 34 ans de prendre des risques sur toutes les pistes du monde. Encore une saison et demie, et après ça devrait s’arrêter là. Mais on verra, on en rediscutera…

la rédaction