
Alexis Pinturault : "Ces Mondiaux ont été une catastrophe pour moi"
Alexis Pinturault, que s’est-il passé sur ce géant ?
Là, maintenant, il y a une chose qui est sûre, c’est que je n’ai pas fait les choses correctement. Qu’est-ce que je n’ai pas fait correctement ? Là je ne le sais pas. La vidéo me sera d’une aide précieuse. J’ai eu l’impression dans mes intentions d’être bien, même très bien, mais une fois que j’ai passé la ligne d’arrivée, c’était une désillusion totale, dans le sens où je pensais avoir bien skié. Mais apparemment, je n’ai pas bien skié. Je n’ai pas dû faire les choses correctement au bon moment. En tout cas, ces Mondiaux ont été une catastrophe pour moi. Ce sera quelque chose à mettre de côté. Il faudra tirer des conclusions pour avancer et faire en sorte que ça ne se reproduise plus.
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On vous a senti moins fluide sur vos skis…
Ce qui est malheureux, c’est que je ne l’ai pas senti. Maintenant, c’est fait. Je me suis trompé, je suis allé dans le mur. Il me reste le slalom, où je suis loin d’être dans les mêmes positions qu’en géant ou en combiné. Je serai un pur outsider. Ce dont je suis désolé, c’est que je n’ai pas assumé mon rang, loin de là.
Avez-vous eu des alertes ?
Autant sur le combiné, il y a deux ou trois trucs qui m’ont fait tiquer, autant aujourd’hui, et c’est là le problème, c’est qu’au départ, à l’échauffement et sur les skis, je me sentais bien. Il n’y a eu aucun signe aujourd’hui qui m’a donné une alerte. Mais le constat est le même. Troisième il y a deux ans, c’était à peu près mon rang. Aujourd’hui, septième, c’est loin d’être mon rang. C’est pour ça que, sur ces Mondiaux, je suis loin d’avoir fait les choses comme il le fallait et il faut comprendre pourquoi.
Vous avez passé ces Mondiaux à l’écart de l’équipe de France. Cela n’a visiblement pas fonctionné…
Je ne pense pas que ça vienne de là, parce qu’il y a forcément un moment où j’ai un programme particulier. Il faut que j’ai un emploi du temps bien précis, bien calé. Si les entraîneurs m’avaient dit non, c’est qu’ils auraient estimé que ce n’était pas intelligent. Au contraire, je pense que la démarche était bonne. Maintenant, est-ce qu’il y a des choses à améliorer pour tous ? Certainement. Quoi qu’il en soit, il faut aussi que j’ai un programme individualisé parce que je fais beaucoup plus de courses que n’importe qui. Mais il faut que ce soit fait de manière simple, avec tout le monde. Quoi qu’il en soit, je veux rester aussi avec la fédé, ça a toujours été mon but et mes ambitions.
Qu’auriez-vous envie de changer dès maintenant ?
Là, j’aimerais passer de la septième place au podium, mais ce serait voler une situation qui n’est pas méritante. Je mérite d’être là où je suis, car je n’ai forcément pas fait les choses correctement. Ce qu’il faudrait que je change, si je le savais, peut-être que les choses se seraient mieux passées.
Y a-t-il eu des moments où vous étiez moins concentré sur vos courses ?
Sur l’ensemble des Mondiaux, peut-être, surtout sur le combiné. Est-ce que j’ai des choses à améliorer là-dedans ? Forcément, sinon j’aurais déjà pu être champion olympique et champion du monde. Aujourd’hui, ce sont peut-être encore des évènements qui me posent problème, qui sont différents et où malheureusement, je ne réponds pas suffisamment présent. L’année prochaine, il y a les Jeux, il faudra progresser sur ça. Sinon, il risque de se reproduire la même chose.
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Etes-vous friable mentalement sur ces évènements-là ?
Avant cet évènement, j’aurais dit non. C’est dur à dire. Je peux faire des choses mieux mentalement et physiquement, mais allez savoir lesquelles. Si j’étais friable, ce serait aussi délicat pour moi de pouvoir gagner deux manches en Coupe du monde. Ce qui est sûr, c’est que je fais des choses différentes en Coupe du monde et en championnats du monde. Aux Mondiaux, les outsiders tentent beaucoup. Peut-être que moi, je ne tente pas suffisamment et c’est ce qui me fait défaut.
Est-ce une souffrance pour vous ?
Honnêtement, c’était une grande déception, une grande désillusion. En arrivant aussi bien en termes de résultats et passer autant à côté, ce sont des moments durs, mais je les mérite forcément.