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Patinage artistique: Gailhaguet réclame 300.000 euros à Maracineanu

Didier Gailhaguet, ancien président de la Fédération des sports de glace, réclame 300.000 euros à Roxana Maracineanu, ministre des Sports, pour l'avoir poussé à la démission de ses fonctions "sans aucune précaution".

Didier Gailhaguet contre-attaque. Plus de trois mois après avoir annoncé sa démission de la présidence des sports de glace, l'ancien dirigeant a envoyé une lettre à la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, révélée par Le Monde, par l'intermédiaire de son avocat, William Bourdon. Dans celle-ci, il est reproché à la ministre d’avoir "exercé une pression décisive pour obtenir la démission de M. Didier Gailhaguet" "au mépris de l’indépendance de la fédération et alors que cela ne relevait pas de ses attributions". 

Un montant avant "toute action contentieuse"

L'argumentaire s'étend sur une trentaine de pages avec comme but: obtenir une indemnisation préalable de 302.550 euros exactement. Ce montant correspond aux 27 mois de salaire que Gailhaguet aurait touchés s'il était allé au bout de son mandat (de mars 2020 à juin 2022), ainsi qu'à une indemnité de 150.000 euros pour réparer "un très lourd préjudice d'image". 

Cette somme est demandée avant même "toute action contentieuse" et s'inscrit dans le cadre d'un recours administratif préalable obligatoire (RAPO), procédure pour contester la décision d'une administration. L'avocat de Gailhaguet, dénonce l'ingérence du ministère au sein de la Fédération. "Votre ministère a contraint Monsieur Didier Gailhaguet à la démission, notamment par ses prises de position médiatiques répétées et d’une rare brutalité à [son] encontre".

Il reproche à Roxana Maracineanu ses prises de parole sur les violences sexuelles dénoncées par de nombreuses patineuses contre Gilles Beyer, ancien entraîneur, proche de Gailhaguet et présent au sein du bureau exécutif de la FFSG jusqu'en 2018. L'ancien président s'est toujours défendu d'avoir eu connaissance de ces agissements. La ministre avait menacé de retirer l'agrément de la Fédération. 

Dans son courrier, Me.Bourdon dénonce une intervention "sans la moindre enquête et sans aucune précaution", qui va "jusqu’à sous-entendre une forme de complicité de la part de Didier Gailhaguet". Le 14 mai dernier, Gailhaguet s'est livré dans une interview à l'AFP dans laquelle il a expliqué son refus de démissionner de son poste au comité nationale olympique et sportif français (CNOSF).

NC