
O.David : « Un magnifique titre à aller chercher »

Ophélie David - -
Ophélie, comment trouve-t-on la motivation quand on a tout gagné dans sa carrière ?
Je m’amuse énormément à faire ce que je fais. C’est une sorte de suite en avant. Une fois que l’épreuve est passée ou que le titre est gagné, je regarde vers la suite. En fait, je suis quelqu’un qui doute énormément et ce doute me fait bosser, chercher et trifouiller. J’ai du mal à me faire 100% confiance. Du coup, je bosse tout le temps.
Après la désillusion des JO de Vancouver, où vous avez chuté en quart de finale, n’avez-vous pas pensé à arrêter votre carrière ?
Je suis encore plus tordue que ça. J’avais décidé quoi qu’il arrive de faire les championnats du monde pour l’année post-olympique. C’était une décision prise depuis longtemps. C’est vrai qu’il y a eu un petit flottement après la lourde déception de Vancouver. Au même titre qu’une grande victoire, il faut savoir accepter les grandes désillusions, les accepter et les digérer. J’ai été un peu long à la détente. J’ai mis deux ans à vraiment tourner la page. Le jour où je me suis rendu compte que j’avais vraiment envie d’être à Sotchi, tout s’est passé avec simplicité et légèreté.
Votre petite fille a-t-elle influencé votre décision ?
Ma petite est de moins en moins une petite fille car elle a 13 ans aujourd’hui. Elle a également fait partie de mon choix de continuer. Un jour, je lui ai dit que j’allais arrêter et elle m’a regardé avec un regard un peu perdu en me disant : « Mais maman, tu vas faire quoi ? C’est trop bien quand tu fais tes courses de ski. Moi, j’aime bien. » Du coup, ça m’a enlevé de la culpabilité d’être absente un certain nombre de jours durant l’hiver. Même si je ne suis pas là physiquement tous les jours, je lui montre quelque chose de sympa : avoir une passion et s’y consacrer un maximum avec générosité et volonté. J’espère que c’est une belle leçon qu’une maman peut donner à sa fille.
Comment jugez-vous vos résultats cette saison ?
Les résultats sont corrects ! Je suis actuellement deuxième du classement de la Coupe du monde. Je manque encore de solidité, de consistance et de sérénité. Du coup, je fais de très bonnes choses et je vais faire une erreur qui va me coûter cher. Je me sers de cette année et de ces championnats du monde comme un vrai levier pour les Jeux Olympiques de l’année prochaine. Il y a un magnifique titre à aller chercher sur ces Mondiaux. Je vais donner tout ce que j’ai, en vivant le truc à fond sans avoir aucun regret. »