Mondiaux de biathlon: Fourcade a fêté son sacre avec Boe et les Norvégiens

Martin Fourcade a remporté le onzième titre mondial individuel de sa carrière mercredi à Antholz-Anterselva. Un sacre que le Français a célébré en compagnie de son rival Johannes Boe et de toute l’équipe de Norvège. RMC Sport a assisté à ce moment de partage assez exceptionnel dans le sport de haut niveau.

Ils partagent tout. Les podiums, les conférences de presse d’après-course et le même hôtel. Les biathlètes français et norvégiens sont décidément inséparables aux Mondiaux d’Antholz-Anterselva. Mais leur rivalité sportive ne les empêche pas de fêter leurs médailles ensemble en Italie. Aussi surprenant que cela puisse paraître. Les Norvégiens ont mis en place une tradition lors de cette compétition. A chaque fois qu’un ou une athlète est médaillé(e), l’ensemble de l’équipe (athlètes, techniciens et entraîneurs) se retrouvent autour d’une coupe de champagne et d’un gâteau, soigneusement coupé par le ou la médaillé(e). La dégustation se fait après un petit feu d’artifice d’une minute.

Depuis le début de ces Mondiaux 2020, Français et Norvégiens logent dans le même établissement. Et les Scandinaves ont décidé de convier les Bleus à fêter les médailles avec eux, si jamais au moins un membre de chaque nation est présent sur le podium d’une épreuve. Mercredi soir, les représentants des deux pays se sont donc retrouvés dans la bonne humeur. Pour la deuxième fois de ces Mondiaux, après la victoire d’Emilien Jacquelin et la deuxième place de Johannes Boe lors de la poursuite.

Des bouteilles de champagnes façon F1

Cette fois, c’est Martin Fourcade, vainqueur de l’Individuel, qui a été mis à l’honneur en compagnie de Johannes Boe, à nouveau deuxième. Peu après 20h30, le Français aux onze titres mondiaux individuels (il a égalé le record mythique d’Ole Einar Bjoerndalen) est arrivé devant l’hôtel, applaudi par les membres des équipes de France et de Norvège qui l’attendaient. Sollicité par la télévision de son pays, Boe, vainqueur l’an passé du classement général de la Coupe du monde, est arrivé avec quelques minutes de retard. "C’est assez rare qu’on l’attende" a plaisanté Fourcade dans la langue de Shakespeare. Une blague très appréciée par les Norvégiens.

Une fois Johannes Boe arrivé, le feu d’artifice a débuté devant une petite cinquantaine de personnes. Une fois les bouteilles de champagnes secouée et le bouchon ôté façon Formule 1, les deux champions ont arrosé leurs camarades. Boire, manger et s’amuser, le programme de la soirée était clairement festif. Deux gâteaux, l’un aux couleurs de la France l’autre de la Norvège, ont été coupé par les médaillés. Le tout, dans une ambiance particulièrement chaleureuse.

La chanson de Vittoz et de la pop norvégienne

A la demande de Tarjei Boe, le grand frère de Johannes, Antonin Guigonnat a lancé "la chanson de Vincent Vittoz" (l’entraîneur de l’équipe de France masculine). Un chant repris en chœur par l’ensemble de la délégation française, devant des Norvégiens amusés. Alors qu’il était en train de couper son gâteau, Martin Fourcade, en bon perfectionniste, a rappelé à Guiginnat qu’il avait "oublié une partie de la chanson".

Une fois tout le monde servi, les deux stars du biathlon ont échangé sur divers sujets, parmi lesquels la pop norvégienne. En fin connaisseur, Johannes Boe a recommandé quelques groupes à son rival sur la piste. Le Français n’a pas eu l’air convaincu. Pas plus que le Norvégien lui-même d’ailleurs: "Mes coéquipiers me disent que je suis celui qui a les pires goûts musicaux dans l’équipe". Une information confirmée par l’entraîneur de tir de l’équipe norvégienne, un Français, Siegfried Mazet: "C’est de la pop norvégienne, donc bon… moi quand j’avais son âge, je n’écoutais pas ça. Après, chacun ses goûts."

Les beaux compliments de Boe

Pelle à tarte à la main, Johannes Boe s’est chargé de faire le service durant la soirée. Et en plus des parts de gâteaux, il a également distribué des compliments à Fourcade, qu’il a qualifié de "GOAT" sur la scène après avoir reçu sa médaille d’argent. "Ole Einar Bjoerndalen était le roi du biathlon, Martin est le Dieu, c’est un surnom qui lui va bien", a-t-il précisé. Fair-play jusqu’au bout. 

Lucas Vinois