
Lamy-Chappuis a « cassé la malédiction »

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Jason Lamy-Chappuis peut prendre son temps. Savourer. Le Jurassien a récupéré un drapeau français et s’apprête à passer la ligne d’arrivée en vainqueur. Pour la première fois de sa carrière, l’homme de Bois d’Amont remporte l’épreuve de Chaux-Neuve. Une première également pour un Français. Une anomalie désormais effacée quand on sait notamment que deux champions olympiques sont originaires de la région : Lamy-Chappuis en 2010, mais aussi Fabrice Guy, le skieur de Mouthe, sacré à Albertville en 1992. « En terminant avec une vingtaine de secondes d’avance, j’ai pu savourer, salive le leader de la Coupe du monde. J’en ai eu des frissons. J’y tenais à cette victoire. Je suis passé à côté plusieurs fois. J’ai cassé la malédiction. »
Le patron des Bleus : « Presque aussi beau que les JO »
Né aux Etats-Unis, « Flying Jason » n’est pas homme à laisser passer ses émotions. Poli, courtois, disponible pour ses fans, il ne se départit jamais son sourire. Même quand il ne décroche « qu’une » quatrième place samedi. Mais on devine l’appétit du garçon de 23 ans, vainqueur ce dimanche de sa quinzième Coupe du monde devant près de 8 000 spectateurs. Dans la victoire, Jason n’est pas non plus dans les excès. Pas de larmes, ni de saut de joie… Simplement des embrassades et toujours ce sourire. Mais l’émotion est bien là. « C’est une émotion terrible, soupire Nicolas Michaud, patron de l’équipe de France. Il était également très ému. C’est presque aussi beau que son titre olympique. Au delà de l’aspect sportif, c’est aussi toutes les émotions. »
Avec sa quatrième place de samedi et son succès de dimanche, Lamy-Chappuis réalise également une excellente opération au classement général. Leader avec 180 points d’avance sur le Norvégien Mikko Kokslien, troisième dimanche après sa deuxième place de la veille, il ne lui suffira que de terminer dans les treize premiers lors de la prochaine étape de Lahti pour l’avant dernière épreuve de la saison (11-12 mars). Et quand on sait qu’il a enchaîné 28 courses de rangs dans le top 10 avant sa 11e place de Schonach le 8 janvier, on voit mal comment ce deuxième globe pourrait désormais lui échapper.