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Agressions sexuelles dans le patinage: Peizerat accable Gailhaguet

Farouche opposant de Didier Gailhaguet, le président de la Fédération française des sports de glace (FFSG), Gwendal Peizerat l'accuse d'avoir eu connaissance des violences sexuelles imputées à des entraîneurs par d'anciennes patineuses.

"Tous ceux qui sont mis en cause sont ses copains". Gwendal Peizerat ne mâche pas ses mots à l'encontre de Didier Gailhaguet, président de la Fédération française des sports de glace (FFSG). Deux jours après les témoignages d'anciennes patineuses affirmant avoir été violées et sexuellement agressées par leurs entraîneurs entre la fin des années 70 et 90, l'ancien médaillé olympique dénonce une omerta sciemment organisée par le dirigeant de l'instance.

"Il est directement concerné puisque ce sont tous ses copains. Gilles Beyer, c'est plus qu'un proche", observe-t-il, au micro de RMC Sport, en évoquant le cas de l'ex-entraîneur qui a reconnu des relations intimes "inappropriées" avec Sarah Abitbol.

"La responsabilité d'une personne comme Didier Gailhaguet, c'est d'avoir mis en place un système qui ne condamne pas ces agissements", poursuit Gwendal Peizerat, assurant que le président est "capable de garder sous le coude des dossiers qui vont lui servir au bon moment". Autrement dit, de la rétention d'information: "S'il a besoin de faire tomber quelqu'un, il a le pouvoir de faire sortir l'information et de l'utilisation comme bon lui semble".

D'autres disciplines touchées, selon lui

"Donc il y a de fortes chances pour qu'il ait été au courant de plein de choses. (...) Dans ses agissements et sa façon de mener les affaires de la fédération, on sait que la morale est loin de ses préoccupations premières et donc que ça encourage, ou laisse court, à des violences physiques (...), mais pas seulement. Il y a énormément de violence psychologique qui existe au sein de la fédération", explique-t-il, assure avoir entendu des témoignages qui l'ont "assommé" lorsqu'il s'était briguait la présidence de la fédération contre Didier Gailhaguet.

L'ancien patineur de 47 ans évoque notamment des "choses que l'on ne connaissait pas dans des disciplines très éloignées de la sphère médiatique, comme le curling". Parmi les victimes de violences psychologiques: "des enfants de tout âge, de dix à treize ans".

Mais selon lui, le système était tel qu'il était très difficile de briser l'omerta à l'époque. Il estime même que la tâche s'annonce compliquée aussi pour Roxana Maracineanu, la ministre des Sports: "Que voulez-vous faire avec ça? Et aujourd'hui que peut faire la ministre? Elle n'est pas juge". Pour l'heure, la membre du gouvernement a prévu de recevoir lundi Didier Gailhaguet pour lui demander des explications.

JA avec Maureen Lehoux