
Agressions sexuelles dans le patinage: l'ex-entraîneur d'Abitbol admet des relations "inappropriées"
L'ex-entraîneur accusé de viol et d'agressions sexuelles par Sarah Abitbol, Gilles Beyer, a concédé ce vendredi avoir eu "des relations intimes" et "inappropriées" avec elle, se disant "sincèrement désolé" et lui présentant ses "excuses", tout en évoquant des souvenirs différents, dans une déclaration écrite transmise à l'AFP.
"Je reconnais avoir eu des relations intimes avec elle. Si mes souvenirs sur leurs circonstances exactes diffèrent des siens, j'ai conscience de ce que, compte tenu de mes fonctions et de son âge à l'époque, ces relations étaient en tout état de cause inappropriées", déclare notamment Gilles Beyer, accusé par Sarah Abitbol sur une période qui court de 1990 à 1992, quand elle avait de 15 à 17 ans.
"Il s'agit donc d'une faute, dont je ne mesurais pas le mal qu'elle a pu lui causer. (...) Je suis sincèrement désolé et je présente à Sarah Abitbol mes excuses. (...) Même si je le comprends, je regrette qu'elle ne m'ait pas parlé pendant toutes ces années puisque nous nous sommes régulièrement croisés sans qu'à aucun moment je puisse percevoir la profondeur de ses blessures", a-t-il ajouté, en n'excluant pas d'exprimer "sa version des faits". Interrogé par l'AFP sur la nature précise de ces relations, il s'est refusé à tout autre commentaire.
Démis de ses fonctions
Quelques heures avant cette déclaration publique, Gilles Beyer a été démis de ses fonctions de manager général des Français volants, club de patinage artistique et de hockey sur glace basé à Bercy. Cette sanction avec effet immédiat et sans limite de temps "résulte des graves accusations portées à l'encontre de ce dernier à travers un grand nombre de médias", peut-on notamment lire dans le communiqué publié par le club parisien.
Au début des années 2000, sur la base d'un signalement de parents, Gilles Beyer a fait l'objet d'une enquête judiciaire qui n'a pas abouti. Une enquête administrative a ensuite conduit le ministère des Sports à mettre fin à ses fonctions de conseiller technique sportif, c'est à dire d'agent d'État rattaché à une fédération, le 31 mars 2001.
Malgré cette décision, il a poursuivi sa carrière aux Français volants et a effectué plusieurs mandats au bureau exécutif de la Fédération française des sports de glace (FFSG) jusqu'en 2018. Ce maintien en poste met sous pression le président actuel de la FFSG, Didier Gailhaguet, à ce poste depuis 1998 avec une parenthèse entre 2004 et 2007. Ce dernier doit être reçu lundi par Roxana Maracineanu, la ministre des Sports. Des appels à la démission ont d'ores et déjà été lancés.