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Super Bowl: Patrick Mahomes, la consécration du génie

Quarterback star des Kansas City Chiefs, Patrick Mahomes a mené ses troupes à la victoire dans le Super Bowl dimanche à Miami face aux San Francisco 49ers. Elu MVP de la rencontre, ce jeune chef d’orchestre génial réinvente son poste à coups de lancers improbables qui lui donnent des airs de Magic Johnson ou Lionel Messi du football US. Portrait d’un phénomène appelé à être le visage de la NFL pour les prochaines années.

Le couronnement était programmé. Si les bookmakers de Las Vegas n’avaient pas désigné un immense favori pour le Super Bowl entre les Kansas City Chiefs (champions AFC) et les San Francisco 49ers (NFC), écouter les consultants et journalistes spécialisés des chaînes américaines laissait peu de doute sur ce qui était attendu dimanche: une victoire des Chiefs. Une perspective qui portait un nom: Patrick Mahomes. Andy Reid, coach haut en couleurs de Kansas City, a beau posséder un arsenal de feu qui va bien au-delà de son quarterback star, ce dernier était au centre de toutes les attentions à Miami. Car il est celui qui change tout. Elu MVP de la rencontre malgré trois premiers quarts compliqués et deux interceptions, il est celui qui a tout changé en participant à l'incroyable come-back des Chiefs, qui ont inscrit vingt-et-un points en huit minutes pour renverser les 49ers (31-20).

A vingt-quatre ans, Patrick Mahomes est "destiné à être le visage de la NFL pour la prochaine décennie voire plus" selon Sean Gregory du Time. Qui ajoute qu’il "peut impacter son sport comme Tom Brady ou Peyton Manning l’ont fait". "On quitte l’ère Brady pour entrer dans l’ère Mahomes", complète Andy Scholes de CNN. Le premier a remporté six titres et disputé les trois derniers Super Bowls, le second a joué sa première finale. Mais avec son talent, le ciel est sa seule limite comme on dit de l’autre côté de l’Atlantique. Coéquipiers, adversaires ou anciens joueurs, tous ont le même mot pour le décrire: "Spécial". Vous n’imaginez pas à quel point.

Passe main gauche ou "no-look"

Ceux qui ne regardent le football US que lors du Super Bowl ne connaissaient pas encore ce génie. Il y a du Lionel Messi et du Magic Johnson chez Mahomes. Comme Messi, il trouve la solution dans de petits espaces, le geste juste, change de direction sur quelques centimètres pour éviter un plaquage, sortir de la "poche" et dénicher un receveur là où on n’attendait plus rien. Comme Magic, il réinvente l’art de la passe pour créer du jeu là où on ne voyait que le néant.

Il y a ce match contre Denver, en octobre 2018, où il change de main en sprintant pour lancer de la gauche et trouver Tyreek Hill sur une action déterminante du quatrième quart-temps. Ce match contre Baltimore, en décembre 2018, où il regarde à droite mais lance à gauche pour un receveur qui coupait le terrain. Une passe "no-look" comme celle lancée contre Denver pour le dernier match de la saison régulière précédente.

Patrick Mahomes lance sa passe main gauche contre les Broncos en 2018
Patrick Mahomes lance sa passe main gauche contre les Broncos en 2018 © AFP

Vous avez dit génial? Inédit, surtout. "Je suis la NFL depuis quelques décennies, j’ai regardé tous les Super Bowls, mais je n’avais jamais vu ça, même chez les quarterbacks les plus fous, pointe Marc-Angelo Soumah, ancien joueur professionnel, pour RMC Sport. Et ce n’est pas de la chance car tous les Chiefs avaient dit qu’ils avaient pris l’habitude de le voir faire ça à l’entraînement dès sa première année." Spectaculaire à souhait et jamais gratuit, toujours dans un souci d’efficacité. "On apprend aux quarterbacks à déplacer la défense avec leurs yeux, poursuit le consultant pour beIN Sports, diffuseur du Super Bowl ce dimanche. Et ensuite, en une demi-seconde, il faut revenir de l’autre côté et lancer. Lui n’a pas besoin de prendre cette demi-seconde. Normalement, c’est tu lis, tu manipules, tu relis et tu lances. Lui, c’est tu lis, tu manipules et tu lances. Il a créé un niveau de lecture supplémentaire, où il n’y a que lui."

Bientôt une passe dans le dos?

Prochain défi? Réussir une... passe dans le dos en match! "Il faudrait une situation parfaite mais on ne sait jamais, lançait-il avec malice dans l’émission NFL Countdown sur ESPN en septembre. Je me suis entraîné à ça quelques fois." Mahomes peut lancer partout et dans tous les sens, sur le pied arrière, sur le pied avant, en latéral, de côté, en déséquilibre, au bout d’un sprint en dehors de la "poche", en sautant, le corps désarticulé, mais aussi de très, très loin comme si de rien n’était, à l’image de sa bombe à 83 yards lors des tests avant la draft 2017. "Il réussit des lancers que vous n’autorisez même pas à l’entraînement", s’enthousiasme James Harris, premier quarterback afro-américain à débuter une saison en titulaire dans l’histoire de la NFL en 1969, pour le site The Undefeated

"L’arme fatale du football en ce moment", dixit Soumah, celui qui ne lâche rien et "garde toujours en tête l’idée qu’un match n’est jamais fini" a la capacité de produire une attaque ultra explosive pouvant multiplier les points très vite, comme au Super Bowl ou quand il a renversé en un quart-temps des Houston Texans qui menaient 24-0 à Kansas City en playoffs il y a quelques semaines. "Sur l’impact sur le jeu, je fais un parallèle avec l’époque du football total aux Pays-Bas, quand Johan Cruyff est arrivé avec cette nouvelle façon de jouer où tout le monde attaque et tout le monde défend et où le match peut rapidement tourner à un 5-0 car ils sont partout, lance Soumah. Mahomes, c’est un peu ça. Le football total, l’attaque à tout-va. A chaque action, tu peux te dire que ça peut être un touchdown, peu importe où il se trouve sur le terrain. Mahomes est celui qui a apporté, avec ses aptitudes, la possibilité de jouer ce type de football, tout comme Johan Cruyff a été celui qui a pu apporter le football total. On peut aussi comparer avec le Barça de Messi et Guardiola."

La révolution Mahomes est en marche. Il ne lui manque rien. "On a tendance à opposer deux types de quarterback: le 'pocket passer', qui reste dans la poche et qui distille, et celui qui est plutôt mobile, explique notre témoin. Lui, c’est les deux à la fois. Tu peux planifier et te dire qu’il faut le mettre en mouvement pour qu’il ne soit pas à l’aise, non seulement il va se balader mais il va te faire tellement mal que tu ne vas plus vouloir jouer cette défense-là. Et quand tu le laisses dans la poche, il te découpe pareil."

Mahomes réinvente son poste. Avec Aaron Rodgers, quarterback des Green Bay Packers vainqueur du Super Bowl en 2010, en source d’inspiration et point de comparaison. "C’est celui qui s’en rapproche le plus, estime Soumah. On dit que Rodgers est le plus grand lanceur de ballon de l’histoire, devant Tom Brady, Joe Montana et les autres. Mais Mahomes arrive et dès sa deuxième saison, il fait mieux que lui! C’est un Rodgers version plus plus. Le dernier quarterback qu’on a vu faire ce type de révolution, c’était en 1983 quand Dan Marino est arrivé dans la ligue et qu’on se demandait aussi d’où ça sortait." 

Drafté par la MLB

Cerise sur le quarterback, Mahomes change la donne en s’amusant. Il l’a toujours fait. La preuve à quatorze ans dans un match de baseball raconté par un ancien coéquipier pour Sports Illustrated où il annonce qu’il va frapper un home run de la main gauche (il se testait parfois à l’entraînement)... et le fait en seulement deux lancers adverses! Il faut dire que le garçon avait du talent batte en mains. Il aurait même pu en faire une carrière, choisi par les Detroit Tigers au trente-septième tour de la draft MLB (Major League Baseball) après sa dernière année de lycée en 2014. Il y était prédestiné. Question de filiation.

Patrick Mahomes est le fils de Patrick Mahomes, lanceur pour six équipes de MLB entre 1992 et 2003, qu’il suivait le plus possible dans les stades. L’origine, pour beaucoup, de sa capacité à être grand dans les moments importants et sous pression. "Quand vous êtes dans les vestiaires d’une ligue majeure et que vous recevez des leçons de champions comme Alex Rodriguez, vous vous habituez à cette vie, précise Mitchell Schwartz, bloqueur offensif des Chiefs. Pour lui, les choses ralentissent et font sens quand elles accélèrent pour d’autres."

Patrick Mahomes au lancer
Patrick Mahomes au lancer © AFP

Coordinateur offensif de l’université de Texas Tech quand Mahomes y jouait, Eric Morris confirme: "Rien n’a jamais été trop gros pour lui. Il était habitué à tout ça. Quand il est arrivé dans cet environnement, il n’a pas été perturbé." Son éthique de travail y trouve aussi son origine. "J’ai vu des All-Stars bosser plus dur que ceux qui venaient d’arriver, se remémore-t-il. Alex Rodriguez était au stade trois ou quatre heures avant l’entraînement pour faire des frappes. Il était parmi les meilleurs mais voulait quand même continuer à progresser. Cela permet de comprendre qu’il faut travailler dur, peu importe le niveau où vous êtes." Avec son parrain, LaTroy Hawkins, lanceur en MLB pendant vingt-et-uns ans, en modèle: "Il faisait toujours tout pour être au top de sa forme et profiter de toutes les opportunités". 

Le baseball va aussi aider son côté atypique au poste de quarterback. Ne cherchez pas plus loin l’origine de ses lancers latéraux ou de sa puissance de bras. "Mahomes sait lancer façon baseball et il va le faire quand ça l’aide, quand il a de la pression ou quand un défenseur est devant lui, analyse Soumah. Ca l’aide aussi quand il est en déplacement vers l’extérieur. La majorité des quarterbacks ont besoin d’être au contact du sol avec leurs pieds pour pouvoir bien lancer. Mais son bras est tellement puissant grâce au baseball qu’il n’a pas besoin de ça. Ce n’est pas sensé mais le gars a tellement de talent que c’est devenu cohérent." 

Il a failli arrêter le football au lycée

Avec en plus un cerveau très créatif sur l’instant. "Il y a un élément improvisation qui est inné chez lui, qui ne s’apprend pas, poursuit le consultant. Quand tu es le coordinateur défensif adverse, tu te dis que tu as fait le jeu parfait, que tu l’as coincé, mais il te crée autre chose. Tu te dis juste: comment vais-je essayer de limiter la chose? Car tu sais que tu ne vas pas l’arrêter. Pour gagner, il faut espérer le pousser à la faute. C’est lui qui va perdre."

Il aurait pourtant pu ne jamais être là. Enfant introverti qui refusait de jouer avec ses copains à l’école élémentaire, le futur showman s’est trouvé des amis avec le sport. Où ce touche-à-tout a excellé partout (la légende raconte ses exploits en tennis de table, golf ou encore... lancer de hache) mais sans être ce quarterback lycéen courtisé par les plus prestigieuses facs. Selon sa mère Randi, il a même voulu arrêter le football – commencé au 7th grade (la cinquième) – dans l’été avant son année de 11th grade (la première) à Whitehouse High, son lycée de Tyler, au Texas.

Alors qu’il avait évolué en safety (défense) la saison précédente et pensait ne pas avoir eu sa chance pour le poste qu’il souhaitait, quarterback, il réfléchissait à se concentrer sur le baseball ou le basket, sport où certains disent qu'il excellait encore plus que dans les deux autres et qui aura contribué à développer cette créativité qu'on retrouve aujourd'hui dans son jeu. Mais l’attrait populaire du football, qui réunit bien plus les foules au Texas que les autres disciplines (même chez les lycéens), a fait le reste.

Patrick Mahomes à l'échauffement
Patrick Mahomes à l'échauffement © AFP

L’adrénaline des responsabilités du poste de quarterback, où il n’avait jamais été titularisé avant, va définitivement allumer la flamme. Drafté par la MLB ou pas, ce sera le football. Direction l’université de Texas Tech et la NCAA pour trois années où il va augmenter son nombre de touchdowns lancés chaque saison (93 en tout et 11.252 yards à la passe) et développer son jeu, gratifiant déjà les observateurs de "bombes" lointaines et précises. C’est là, aussi, que naît son amour de la passe "no-look", travaillée à l’entraînement avec son coéquipier Nic Shimonek (tout est parti d’une blague) et lancée en match pour la première fois en novembre 2016 contre Oklahoma State. Mais aucun bilan des Red Raiders avec Mahomes à la baguette ne dépassera 7-6. De quoi nimber sa quête de la draft 2017 du parfum du doute.

50-5000 sur une saison comme Manning

Il sera sélectionné au dixième rang du premier tour par les Chiefs, qui possèdent déjà en Alex Smith un quarterback expérimenté et solide. Loin derrière Mike Trubisky, premier QB de la draft, sorti en deuxième position. Les joueurs de Kansas City sont surpris de ce choix. Ils vont vite comprendre que leur franchise avait raison. Mahomes doit attendre, apprendre, dans l’ombre d’un Smith qui lui ouvre la porte pour découvrir ce monde à son contact. Il sert notamment à imiter le quarterback adverse pour préparer les matches, ce qui lui permet d’incorporer de nouvelles armes dans son arsenal. Si Smith, numéro 1 de la draft 2005, réalise son meilleur exercice statistique, avec Mahomes titulaire pour la première fois chez les pros lors du dernier match de saison régulière, le vestiaire et le staff comprennent au fil des mois qu’ils tiennent une pépite rare. Et les Chiefs finissent par envoyer Smith aux Washington Redskins pour lui laisser la place. Sans regret. 

Trois premiers matches de la saison 2018? Treize touchdowns lancés, record du genre de Peyton Manning (douze en 2013) battu. La suite sera dans la même veine: 50 touchdowns et 5097 yards à la passe en saison régulière, ce qui en fait un des deux seuls joueurs de l’histoire à 50-5000 sur un même exercice avec Peyton Manning (mais aussi le plus jeune des sept quarterbacks avec 5000 yards ou plus sur une saison et le plus jeune des trois avec 50 touchdowns ou plus sur une saison). Son titre de MVP, meilleur joueur de l’année, le premier pour les Chiefs et le deuxième pour un quarterback afro-américain, est ultra mérité. Malgré l’élimination à domicile en finale de la conférence AFC contre les New England Patriots, Mahomes a frappé fort. Très fort. A la fin du match, Tom Brady va d'ailleurs toquer à la porte du vestiaire des Chiefs pour demander à s'entretenir avec le prodige et lui donner de précieux conseils.

Mais il y a retour de bâton. Malgré un super début d’exercice 2019, il rate deux rencontres sur une blessure, des membres de sa ligne offensives sont également touchés et sa production baisse (26 touchdowns et 4031 yards à la passe). Mais celui qui a vu Lamar Jackson (Baltimore Ravens) prendre sa place de nouveau phénomène de la NFL se considère comme un "meilleur quarterback". "Il est encore plus impressionnant, confirme Marc-Angelo Soumah. Il a plus d’adversité mais il sait mieux comment s’en sortir. L’année dernière, c’était le petit nouveau sur lequel on ne savait pas défendre. Mais on se disait qu’une fois qu’on allait trouver la formule, on allait le ralentir. Mais tu ne peux pas."

"Kermit la grenouille" mène par l'exemple

Avec seulement cinq interceptions sur 484 tentatives, Mahomes a bien coupé une partie du négatif. Bête de travail (tout le monde le dit), il a bossé pour ça. Travaillé avec son coach personnel pour être plus équilibré sur ses jambes et devenir un lanceur peut-être un peu moins spectaculaire mais plus efficace. Pas du genre à se reposer sur ses lauriers, quoi. La marque des géants pour le quarterback le plus rapide de l’histoire de la NFL à atteindre les 70 touchdowns en carrière. Cette saison, le joueur à la mémoire photographique – selon ses proches, il peut se souvenir de toutes ses actions au lycée! –a aussi une meilleure équipe, surtout sur le plan défensif, et la mayonnaise a fini par prendre pour le premier voyage des Chiefs au Super Bowl depuis 1969. 

Malgré la défense de fer des 49ers, il en a ramené sa première bague, et tout le monde se dit déjà que ce ne sera pas la dernière. Il a tout pour. On le décrit humble, sérieux, mature, conscient que l’erreur fait partie de son jeu mais capable de vite la zapper, jamais satisfait de lui car pensant toujours pouvoir faire mieux, et pas du genre à flamber. "Il ne se la raconte pas mais il a confiance en lui et les gars autour le ressentent", explique Andy Reid. Pas le quarterback le plus vocal, car pas dans la nature de celui qui est peut-être gêné par une voix qui lui avait valu le surnom de "Kermit la grenouille" à la fac, il mène par l’exemple. "Il n’est pas un gars qui va parler constamment, pointe Jakeem Grant, ancien coéquipier à Texas Tech aujourd’hui receveur pour les Miami Dolphins. Mais quand il parle, tout le monde se tait et écoute. Il a ce charisme des hommes discrets."

Patrick Mahomes
Patrick Mahomes © AFP

Son coach, "professeur génial" selon ses dires, sait jouer sur ses forces, incorporant par exemple des jeux tirés de l’attaque Air Raid qu’il développait au lycée comme à l’université, et conscient que donner le ballon à ce créateur de jeu et lui laisser de la liberté va payer. Un duo qui n'a pas fini de faire des étincelles ensemble puisque le quarterback qui adore Kansas City – où il vit avec sa copine et leurs deux chiens – et son ambiance à la cool qui lui rappelle Tyler pourrait signer à l’intersaison le plus gros contrat de l’histoire de la NFL (il est sur son contrat rookie de quatre ans à 16,4 millions de dollars) et s’engager à long terme dans cette ville où il a monté une fondation (15 and the Mahomies).

Mais jusqu’où pourra-t-il aller? "Les quarterbacks n’ont jamais eu une espérance de vie aussi longue dans la NFL, rappelle Soumah. Et encore, les Brady, Brees ou Rodgers ont commencé dans une ère où il y avait plus de plaquages donc ils ont pris des coups au début. Là, le quarterback est vraiment protégé. S’il n’a pas de pépin majeur et qu’il est bien le champion qu’on pense qu’il est, on est parti pour quatorze-quinze ans avec lui."

"Il atteindra peut-être les 100.000 yards..."

Vu son âge, il est dans les temps pour battre le record du nombre total de touchdowns lors de sa quinzième saison. "S’il joue jusque dans sa quarantaine, avec le jeu moderne, il atteindra peut-être les 100.000 yards à la passe", prophétise même Archie Manning, ancien quarterback NFL et père de Peyton et Eli. Cela impliquerait vingt saisons à 5000 yards. Irréel. Mais... "Si on m’avait dit ça il y a trois ans, j’aurais dit: 'Arrête'. Mais avec ce quarterback et dans la NFL moderne, ce n’est pas impossible, estime Soumah. Avec encore un peu d’évolution dans les règles pour encore plus protéger les quarterbacks et favoriser le jeu de passe, il peut très bien faire une saison à 6000 yards dans deux-trois ans. Sur les quinze ans à venir, il faut compter qu’il y aura deux-trois saisons où ça ne va pas aller donc 100.000, c’est beaucoup, mais ce n’est pas irréalisable."

La nouvelle génération des quarterbacks, qui va peu à peu prendre le pouvoir, a trouvé son étendard. Cela passe par ses lancers venus d’ailleurs. Mais pas que, comme on l’a vu ce magistral touchdown à la course pour donner l’avantage aux Chiefs face aux Tennessee Titans en finale de la conférence AFC après avoir joué à l’équilibriste-funambule avec les adversaires et la ligne. Coordinateur offensif des Chiefs, Eric Bieniemy avait provoqué le débat à l'approche du Super Bowl en expliquant que tous les jeux de Kansas City étaient "construits pour marquer un touchdown". Ce n’est pas vrai. Mais avec Patrick Mahomes aux commandes, cela peut toujours le devenir. 

Alexandre HERBINET (@LexaB)