
Super Bowl : ce qu’il faut retenir

Tom Brady - AFP
Brady-Montana, quand l’élève (et le fan) dépasse le maître (et l’idole)
On a tout écrit sur lui. Sa gueule d’ange. Sa femme magnifique, Gisele Bündchen. Ses performances de général en chef sur le terrain. On doit désormais surtout s’interroger : Tom Brady est-il le meilleur quarterback de l’histoire de la NFL ? A la vue des chiffres, peu de doute. Au sommet trône bien Brady. Seul joueur à son poste à avoir pris part à six éditions du Super Bowl (Mike Lodish l’a également fait mais n’était pas quarterback), le maître à jouer des Patriots s’offre une quatrième couronne NFL, record de Terry Bradshaw et Joe Montana égalé. Idole du jeune Brady, ce dernier a vu Tom lui piquer une autre marque : celle du total de touchdowns à la passe dans des Super Bowl. Brady en est désormais à 13, deux longueurs devant Montana. Sa ligne de stats face aux Seattle Seahawks impressionne avec 328 yards gagnés, 37 passes réussies sur 50 tentées et quatre touchdowns. Seuls bémols, les deux interceptions concédées qui auraient pu faire mal à la franchise du Massachussetts. Pas de quoi l’empêcher de glaner un troisième titre de MVP (meilleur joueur) du Super Bowl en carrière. Chapeau bas. Le plus grand de l’histoire ? Impossible de le retirer de la conversation, en tout cas.
Patriots, une dynastie qui dure
Gagner quatre titres NFL avec le même coach et le même quarterback n’est pas chose aisée. Mais le faire avec… dix ans d’écart entre le troisième et le quatrième sacre relève du pur exploit historique. Couronnés en 2002, 2004 et 2005, battus au Super Bowl en 2008 (sur une réception miraculeuse des New York Giants) et 2011, Bill Belichick, Tom Brady et les Patriots forment la seule « dynastie » des années 2000 dans la ligue américaine. Un statut encore renforcé par ce nouveau titre. D’autant que ce succès arrive dans un match inoubliable. Menés de 10 points, déficit que seules deux équipes avaient surmonté sur les 48 premières éditions de la grand-messe du foot US, New England et son quarterback n’ont jamais abandonné et signent le plus gros retour en seconde période de l’histoire du Super Bowl. Et à 37 ans, Brady a encore quelques belles années devant lui. Après un début de saison difficile pour New England, certains commentateurs se plaisaient pourtant à évoquer son déclin et son début de chant du cygne. Quelques mois plus tard, la réponse est cinglante.

Une publicité dingue pour la NFL
22-0 à la mi-temps. 43-8 au coup de sifflet final. La démonstration de force des Seattle Seahawks face aux Denver Broncos lors du Super Bowl 2014 n’avait pas donné l’image d’une NFL très attrayante. Un an plus tard, Seahawks et Patriots nous ont offert tout l’inverse. Déjà dans la légende, ce 49e Super Bowl restera pour longtemps dans les mémoires. Car le scénario avait tout ce qu’il faut. New England et son surprenant début de match où sa défense semblait plus efficace que celle de Seattle (pourtant numéro 1 de la ligue dans ce secteur). Le réveil des Seahawks qui marquent 17 points de suite et semblent lancés vers le doublé. Le retournement de situation final avec un Seattle trop amorphe et deux touchdowns côté Pats dans le dernier quart-temps pour passer devant. L’interception de Malcolm Butler sur sa ligne dans les dernières secondes pour sceller la rencontre alors que Seattle était à quelques yards d’un touchdown synonyme de victoire. Au bout d’une saison marquée par les polémiques en dehors du terrain, la NFL a délivré sa meilleure publicité avec un match haletant, passionnant, engagé et à suspense. On en redemande.
Matthews-Butler, les rookies changent l’histoire
Aux Etats-Unis, les rookies (joueurs de première année) ne sont pas toujours décisifs. Ils ramènent surtout les donuts. Mais deux de ces jeunes pousses, une de chaque côté, se souviendront longtemps de ce 49e Super Bowl. Honneur au champion, d’abord, avec Malcolm Butler. L’ancien de l’université de West Alabama réalise l’action défensive du match en interceptant une passe de Russell Wilson (quelle erreur à ce moment de la rencontre…) juste devant la ligne des Patriots dans les dernières secondes. Les Seahawks pouvaient changer une dernière fois le script. Butler, ce héros, a scellé le sacre des siens. Et si Seattle avait réalisé le doublé, les coéquipiers de Marshawn Lynch et Richard Sherman auraient pu remercier un autre rookie, Chris Matthews, qui avait rejoint l’effectif des champions en titre en décembre et n’avait jusque-là jamais réalisé la moindre réception en NFL. Son bilan lors du Super Bowl ? Quatre réceptions pour 109 yards gagnés, dont un touchdown et une action qui permettra à Lynch de marquer juste derrière. Le tout devant plus de 100 millions de téléspectateurs aux Etats-Unis. Nul doute que l’on entendra son nom plus souvent la saison prochaine.
Katy Perry et son ode aux costumes kitsch
On ne peut pas passer à côté. Événement dans l’événement, le show musical de la mi-temps est toujours un grand moment du Super Bowl. Au programme à Glendale ? Katy Perry pour un patchwork de ses tubes… et un défilé de costumes et d’éléments visuels kitschissimes à souhait. On a eu le droit à un robot-lion sur laquelle la miss était juchée à son entrée, à des gens déguisés en fruits, requins et ballons de plage, à des robes couleur « je-vous-éclate-les-yeux ». Spectaculaire et efficace mais pas toujours, bel euphémisme, un plaisir pour les yeux. On aura tout de même eu droit à deux invités de prestige, Lenny Kravitz et Missy Elliott, cette dernière interprétant un de ses anciens tubes. Un peu décevant, donc. Mais reste une évidence : il n’y a que le Super Bowl pour proposer quelque chose dans le genre. Le show et le sport liés dans un même élan populaire.
