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NFL: Antonio Brown, un été de scandales

Antonio Brown a repris les chemins de la fac, une semaine après son licenciement en NFL. La conclusion, pour l'instant en tout cas, d'un été marqué par des problèmes extra-sportifs et des accusations d'agressions sexuelles.

Antonio Brown foulera-t-il à nouveau les terrains? Le receveur-star a annoncé sur Twitter ne plus vouloir jouer en NFL après un été marqué par une série de scandales, allant de simples incartades sportives à des accusions d'agressions sexuelles. Il a pour l'instant retrouvé les bancs de l'école à l'Université de Central Michigan, où il est inscrit pour des cours de management, de sociologie, d'écriture et d'études des religions. 

Fin houleuse à Pittsburgh

Tout a débuté en fin d'année 2018. Brown évolue alors chez les Pittsburgh Steelers, qui vont manquer les play-offs. Il s'embrouille avec le quarterback et patron de l'équipe, Ben Roethlisberger, et sèche des entraînements avant le dernier match de l'année. Une fois la saison terminée, il demande un transfert. Une affaire conclue en mars avec un départ aux Raiders d'Oakland, qui envoient à Pittsburgh un choix de troisième tour de draft et un choix de cinquième tour. 

Démarre alors le deuxième chapitre de la triste odyssée d'Antonio Brown. Dès son arrivée à Oakland, Brown se retrouve sur le carreau. Il manque plusieurs semaines d'entraînement après n'avoir pas porté les bonnes protections aux pieds lors d'une séance de cryothérapie. Alors qu'il peut enfin reprendre, une affaire encore plus incroyable éclate. Le casque fétiche de Brown n'est plus homologué par la NFL. Refusant de le changer, il menace une première fois d'arrêter sa carrière. Après deux recours rejetés pour faire homologuer son casque, il cède et change enfin... trois semaines après le début de l'affaire. 

Une improbable histoire de casque

Les fans des Raiders pensent pouvoir enfin profiter du talent exceptionnel d'Antonio Brown, mais ils se trompent. Le jour même où l'imbroglio autour de son casque est réglé, il est sanctionné par sa franchise pour avoir manqué plusieurs entraînements. Ces amendes de 45.000 euros, publiées par le joueur sur Instagram, provoquent une confrontation verbale entre Brown et Mike Mayock, le manager général des Raiders. Brown a dû être retenu par plusieurs coéquipiers pour éviter que l'altercation devienne physique.

Deux jours plus tard, il s'excuse auprès de l'équipe avant de faire une déclaration publique. "Je suis excité d'être ici aujourd'hui, déclare-t-il. Je me suis excusé auprès de mes coéquipiers et de l'organisation. Assez parlé. Je suis excité d'être sur le terrain avec mes coéquipiers. Je suis reconnaissant envers les fans. Je suis excité d'être un membre des Raiders et à bientôt." Il publie même sur les réseaux sociaux un échange téléphonique très positif avec l'entraîneur des Raiders, Jon Gruden. Une excitation passagère. Dès le lendemain, les Raiders le sanctionnent de 210.000 euros d'amende pour l'altercation, ce qui entraîne l'annulation de la partie garantie de son salaire (14 millions d'euros sur 28). 

Antonio Brown refuse de reprendre l'entraînement et demande aux Raiders de le libérer de son contrat. Chose faite dans les jours suivants. Brown abandonne au passage les 28 millions d'euros qu'il devait toucher cette saison, mais publie une vidéo le montrant en train de célébrer son licenciement. Il rebondit rapidement aux New England Patriots, pour un contrat de 22 millions d'euros, et les partisans des théories du complot y voit un coup monté. Brown a-t-il tout orchestré en sachant que les Patriots l'attendaient derrière? Les indices sont trop légers pour que la NFL ouvre une enquête. 

Des agressions sexuelles font surface

La saga Antonio Brown bascule alors dans le judiciaire. Une plainte pour trois agressions sexuelles en 2017 est déposée par Britney Taylor, une coach privée qu'il avait engagé pour son entretien physique en dehors des entraînements. Ces accusations ne l'empêchent pas de disputer son premier match avec les Patriots, à Miami, et de marquer. La semaine suivante, Sports Illustrated publie une enquête sur Brown, dévoilant une une nouvelle accusation, cette fois d'avances sexuelles non sollicitées. Engagée pour réaliser une peinture murale à son domicile, une femme a été virée après avoir refusé sa proposition. SI révèle également de nombreuses factures impayées, des dettes et des affaires de violences domestiques ayant nécessité l'intervention de la police. Dans la foulée de l'article, Brown contacte la victime par textos pour l'insulter et la menacer, incluant notamment des photos de ses enfants. 

C'est trop, même pour les Patriots et leur réputation sulfureuse. La franchise de la Nouvelle-Angleterre annonce le 20 septembre licenciement d'Antonio Brown qui, comme tout au long de l'été, réagit sur les réseaux sociaux. D'abord en remerciant les Patriots, avec lesquels il n'a finalement passé que onze jours, puis en s'en prenant aux "propriétaires qui peuvent annuler les contrats quand ils le veulent". Un adieu définitif à la NFL? Rien n'est jamais sûr, encore moins avec Antonio Brown. 

HM