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En vidéos : les traditions folles du basket universitaire US

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La saison NCAA prend fin ce week-end au Texas avec un Final Four qui réunira Connecticut, Florida, Kentucky et Wisconsin (demi-finales ce samedi, finale lundi). L’occasion de découvrir en images les traditions les plus dingues du basket universitaire US.

Qui pour le titre NCAA ? Entre Florida, Connecticut, Kentucky et Wisconsin, la bataille s’annonce superbe ce week-end dans l’écrin du AT&T Stadium (Texas). Point d’orgue de la saison, le Final Four représente une des traditions les plus emblématiques du basket universitaire américain. Qui regorge, dans son élite comme dans ses petites équipes, d’autres traditions un peu loufoques. Découverte en images.

L'aigle de Saint Joseph

Il y a les mascottes classiques, vieille tradition du sport américain. Et il y a celle de l’université de Saint Joseph (Pennsylvanie). Une mascotte sous la forme d’un aigle qui ne paraît en rien singulière mais dont l’activité la transforme en spectacle à elle seule. Depuis près de 60 ans, l’aigle de St. Joe possède une particularité : l’étudiant(e) – plusieurs étaient de sexe féminin – sous le costume a pour obligation de ne jamais s’arrêter de battre des ailes durant l’intégralité des matches de l’université basée à Philadelphie à domicile comme à l’extérieur. Une façon de rendre hommage au slogan de l’école : « L’aigle ne mourra jamais ». Selon les calculs réalisés par ESPN, cela correspond à une moyenne d’environ 3500 battements d’aile à chaque rencontre ! En échange de cette intense séance de musculation, l’étudiant choisi pour tenir ce rôle toute la saison – qui voyage avec l’équipe – reçoit une bourse d’étude.

La nuit silencieuse de Taylor

Internet oblige, les images de la « nuit silencieuse » de l’université de Taylor – petite école privée de l’Indiana inscrite au championnat NAIA – ont fait le tour du monde ces dernières années. Avec raison. Depuis la fin des années 80, le match disputé à domicile lors du dernier vendredi avant les examens finaux, en décembre, devient le cadre d’une tradition un peu dingue mais si jouissive. Venus grimés de costumes et de déguisements plus loufoques les uns que les autres, les étudiants-spectateurs restent silencieux jusqu’au moment où leur équipe marque son dixième point de la rencontre. Dès que ce dernier est inscrit, la foule se déchaîne et se met à crier, chanter, hurler, sauter, danser le plus fort possible. A la fin de la rencontre, les étudiants-spectateurs se tiennent bras dessus bras dessous et entonnent à l’unisson la chanson « Silent Night ». S’en suit une fête de Noël organisée par l’université durant laquelle son président vient lire une « histoire de Noël ». Ancien joueur et coach à Taylor, John Groce a adopté cette tradition unique en son genre lors de son arrivée sur le banc de l’université d’Illinois.

Le match du papier toilette de John Brown

Le flou entoure l’origine de cette tradition. Mais peu importe, au fond. Depuis plus de 30 ans, le première rencontre à domicile de la saison de l’université de John Brown (NAIA), dans l’Arkansas, est surnommée « le match du papier toilette ». Le principe ? Dès que leur équipe marque son premier panier, les spectateurs de la Bill George Arena lancent vers le parquet des milliers de rouleaux de papier toilette qui remplissent l’ensemble du terrain en quelques secondes. Les arbitres sont alors forcés de siffler une faute technique contre les Golden Eagles et d’accorder des lancers francs à leurs adversaires. Pas de quoi empêcher les fans de John Brown de s’adonner à cette tradition. « C’est la meilleure faute technique dans n’importe quel sport », résume USA Today.

Le camping devant le stade de Duke

Victorieuses de plusieurs titres NCAA et pourvoyeuses de stars pour la NBA, les universités de Duke et de North Carolina sont les deux programmes phares du basket universitaire en Caroline du Nord. Deux écoles concurrentes dans la conférence ACC et qui ont développé au fil des années une très forte rivalité. Cette dernière a même donné naissance à une incroyable tradition à Duke : Kryzewskiville ou K-ville. Nommée en hommage à Mike Kryzewski, coach mythique des Blue Devils, elle consiste en un… camping situé sur la pelouse devant la salle de l’équipe où les futurs spectateurs dorment dans des tentes plusieurs mois avant le match. Né au milieu des années 80, le mouvement obligent les étudiants qui veulent assister à cette rencontre (et à quelques autres importantes désignées à l’avance avant la saison) à s’armer de courage : les places du bouillant Cameron Indoor Stadium étant limitées à environ 9.500 et Duke fonctionnant sur le principe du « premier arrivé, premier servi » (les étudiants rentrent sans avoir à acheter de tickets), dormir sur place est vite devenu le seul moyen de pouvoir assister au choc face à UNC. Et désormais, c’est plusieurs mois à l’avance que les volontaires se présentent ! Une situation qui a poussé l’université à installer le wifi dans la zone de K-ville et l’association des élèves à instaurer des règles : les tentes les plus grandes peuvent contenir jusqu’à 12 personnes et un certain nombre d’étudiants doivent être présents dans la tente à des horaires spécifiques (où des contrôles réguliers sont organisés) sous peine d’exclusion. Fan de l’initiative, coach Krzyzewski est souvent vu en train d’apporter des pizzas aux résidents de K-ville et n’hésite pas, parfois, à organiser des réunions d’équipe au milieu de ce camping géant et des fans.

La Midnight Madness

L’université de Maryland et son coach de l’époque, Lefty Driesell, ont entamé le mouvement en 1971. Il a depuis été suivi par presque toutes les écoles à travers les Etats-Unis. Le principe du Midnight Madness ? Une célébration festive et nocturne du coup d’envoi officiel de la saison. Jusqu’à 2012, il était organisé le vendredi le plus proche du 15 octobre, soit le premier jour où les entraînements collectifs étaient autorisés par les autorités sportives universitaires. Ce jour-là, pour surfer sur cette règle et sur l’attente des étudiants-fans, chaque université (ou presque) organise un véritable spectacle autour de leur équipe. Concours de dunks, match exhibition, introduction des joueurs avec show son et lumière, concerts, jeu-concours et même quelques véritables exercices pour les plus courageux : la Midnight Madness se vit comme une véritable fête annuelle du basket universitaire. Certains coaches s’en servent même pour inviter les joueurs lycéens qu’ils souhaitent recruter pour la saison prochaine afin de les impressionner et de les convaincre de rejoindre leur université. Véritable succès populaire, la Midnight Madness est capable de réunir tous les ans à minuit 23.000 spectateurs dans la Rupp Arena de l’université de Kentucky. Tom Izzo, le coach de Michigan State, s’est fait un spécialiste des entrées spectaculaires à cette occasion : en octobre 2012, il avait pénétré dans le Breslin Center déguisé en Iron Man ! Et en 2013, il s’est fait éjecter d’un canon ! Depuis la saison dernière, la Midnight Madness a été avancé à fin septembre (le 27 en 2013) suite à la décision de la NCAA d’ajouter deux semaines de présaison.

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Alexandre Herbinet