
Ukraine: l'ex-boxeur Klitschko, maire de Kiev, s'engage dans l'armée face la menace russe
"Nous devons être préparés au scénario du pire". L'ancien champion du monde poids lourds de boxe Vitali Klitschko, devenu maire de Kiev en 2014, a promis d'aller au combat pour protéger la capitale ukrainienne en cas d'invasion par la Russie. "Nous espérons qu'il ne se réalisera pas, mais si des agresseurs viennent dans notre pays, nous n'aurons pas d'autre choix, nous devons défendre notre ville, notre pays, notre avenir", a déclaré l'homme politique de 50 ans.
Son engagement a pris une forme très concrète. Devant les médias, Vitali Klitschko s'est officiellement inscrit sur la liste de volontaires des troupes de réserve de l'armée du pays. Son frère Wladimir, lui aussi champion de boxe, a fait de même. Il a expliqué sa démarche: "C'est l'amour de ma ville, de chez moi, de ma famille, de mes voisins, de ma fille, qui m'amène ici aujourd'hui, à prendre cette initaitive pour la défense de notre territoire".
Kiev prépare des plans de défense
La Russie, qui a massé plusieurs dizaines de milliers de militaires à la frontière de son voisin, est accusée par les Occidentaux de se préparer à attaquer l'Ukraine. Moscou dément toute velléité belliqueuse, mais conditionne la désescalade à une liste d'exigences, nécessaires selon elle pour garantir sa sécurité, notamment l'assurance que l'Ukraine ne sera jamais membre de l'Otan. De son côté, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé la semaine dernière à éviter de semer la "panique".
À Kiev, la vie poursuit son cours normalement, sans signe apparent de tensions ni de préparatifs à un éventuel conflit. Vitali Klitschko a assuré que son administration se préparait en travaillant notamment avec l'armée sur des plans de défense de la ville de près de trois millions d'habitants. Il a cependant reconnu que la ville ne disposait pas encore de systèmes de communication d'urgence en cas de panne des réseaux de téléphone et d'Internet.
Vitali Klitschko s'est par ailleurs joint aux nombreuses critiques formulées en Ukraine à l'encontre de l'Allemagne, qui s'est engagée à fournir 5.000 casques militaires et un hôpital de campagne plutôt que des armes: "5.000 casques, c'est une blague absolue. Qu'est-ce que l'Allemagne va envoyer ensuite en soutien? Des oreillers?"
Selon un sondage publié mercredi par l'institut ukrainien Centre Razoumkov, près de 45% des Ukrainiens croient en une possible intervention russe en Ukraine. Près de 44% pensent qu'elle n'aura pas lieu.