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Gazélec Ajaccio: deux anciens présidents condamnés pour fraude sociale

Anciens présidents du Gazélec Ajaccio, Christophe Ettori et Mathieu Messina ont été condamnés respectivement à six mois de prison ferme et deux ans avec susris pour leur implication dans un système de fraude sociale

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné ce mercredi deux anciens présidents du Gazelec Ajaccio, club brièvement passé en Ligue 1, à respectivement six mois de prison ferme et deux ans de prison avec sursis, pour un vaste système de fraude sociale.

Christophe Ettori, ex-footballeur professionnel, directeur sportif puis président pendant trois mois du GFCA (club tombé en quelques années de Ligue 1 en National 3), a écopé de six mois de prison ferme, ainsi que de la révocation à hauteur d'un an d'une peine de cinq ans de prison avec sursis prononcée en 2018 pour association de malfaiteurs. Il a également été condamné à verser 10.000 euros d'amende.

Mathieu Messina, qui lui a succédé à la présidence du club, dont la liquidation judiciaire a été prononcée le 30 janvier, a quant à lui été condamné à deux ans de prison avec sursis et 20.000 euros d'amende. Adjoint aux finances du maire de Menton (Alpes-Maritimes), il a aussi été condamné à trois ans d'inéligibilité.

Un préjudice à hauteur de 750.000 euros

Président du club pendant 14 ans, Olivier Miniconi devait initialement être jugé dans ce dossier. Son cas avait été renvoyé au 31 mars, pour raisons de santé.

Les trois hommes étaient poursuivis pour avoir dissimulé primes, avantages et indemnités kilométriques accordés à 89 joueurs et salariés du club pour 1,1 million d'euros, sur une période allant du 1er janvier 2018 au 30 juin 2021, un préjudice estimé par l'organisme collecteur des cotisations sociales à environ 750.000 euros.

En outre, Christophe Ettori était accusé d'un recel d'abus de biens sociaux commis sous la présidence de Mathieu Messina, chiffré par l'accusation à 31.650 euros: il avait une voiture, un portable et une tablette de fonction, ainsi qu'une prime de loyer, alors qu'il n'était plus salarié du club.

Rappelant dans son jugement qu'il n'avait "pas été saisi de malversations qui auraient pu servir une cause ou des intérêts liés à des faits criminels graves", le tribunal a toutefois fustigé les "étonnantes" pratiques comptables du club.

"Il s'agit de faits graves", "dans un contexte de concurrence fort mais qui ne peut justifier les pratiques ainsi adoptées", pointe encore le jugement.

Le 8 février, la procureure avait requis trois ans de prison ferme et la révocation à hauteur d'un an de sa précédente peine de cinq ans de prison avec sursis, contre M. Ettori. Elle avait aussi demandé trois ans de prison, dont deux avec sursis, 15.000 euros d'amende, une interdiction de gérer pendant cinq ans, et une peine d'inéligibilité de cinq ans contre M. Messina.

Hugo Pellissard avec l'AFP