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Eradiquer "toutes les violences à caractère sexiste ou sexuel": la ministre des Sports veut des fédérations "exemplaires"

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a été interrogée ce jeudi sur les nouvelles révélations de harcèlement sexuel visant le patron de la FFF, Noël Le Graët. Elle compte sur son audit pour éradiquer tous les violences à caractère sexiste ou sexuel dans les instances.

Il est plus que jamais dans la tourmente. Patron du football français depuis plus d’une décennie, Noël Le Graët fait face à une succession d'affaires qui concernent à la fois la gouvernance de la FFF qu'il préside depuis 2011 et ses propres pratiques. En septembre, une longue enquête du magazine So Foot a fustigé sa gestion et son comportement, l’accusant notamment d’avoir envoyé des SMS à caractère sexuel à des collaboratrices de la FFF, ce qui a poussé le ministère des Sports à diligenter un audit sur les éventuels dysfonctionnements de la puissante fédération.

"J'ai été évidemment touchée par ces témoignages"

Mercredi, c’est Radio France qui a dévoilé de nouveaux témoignages d’anciennes ou actuelles salariées de la FFF qui dénoncent l’attitude de Le Graët. Une ex-employée décrit ainsi les manières "lourdingues" du dirigeant breton de 80 ans, comme des "invitations à répétition pour venir dîner avec lui". Alors qu’elle présentait ce jeudi son plan de sobriété énergétique du sport, la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra a été interrogée sur ces accusations de harcèlement sexuel visant Le Graët.

"Je n'ai pas contacté Noël Le Graët. J'ai été évidemment peinée, touchée par ces témoignages. Je note en même temps que de l'autre côté, il y a une plainte en diffamation, il y a une négation de ces faits donc il faut être, à ce stade, respectueux des positions de chacun. Le sens que je donne à l'audit que nous enclenchons aujourd'hui, à la FFF, c'est de permettre, en toute indépendance, un travail méthodique, organisé, avec des entretiens, des preuves, des documents, des méthodes, des étapes", a-t-elle commenté.

Et d’insister : "Nous irons au bout de notre examen avec une volonté absolument totale d'éliminer toutes les violences à caractère sexiste ou sexuel de notre sport. Parce que c'est une menace, une gangrène, et on veut que toutes nos fédérations, y compris la première de France, soient maintenant exemplaires dans la manière dont elle s'empare de ce sujet majeur." Aucun objectif précis de timing n’a été imposé pour les résultats de cet audit. Le ministère veut un travail sérieux et approfondi même si des conclusions sont espérées rapidement.

RR avec Maria Azé