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"Certains vont partir à 67 ans avec moins de 1.000 euros par mois", les sportifs se battent eux aussi pour leurs retraites

En pleine réforme des retraites, une pétition qui dénonce les différences de traitements entre sportifs de haut niveau a recueilli près de 3.000 signatures en cinq jours. Son instigateur, Patrice Martin, s'en explique.

Qui a dit que les sportifs ne savaient pas se mobiliser ? Alors que la réforme des retraites engagée par le gouvernement est à l’origine de grèves massives en France, un collectif s’est créé pour dénoncer les différences de traitement des sportifs de haut niveau (SHN). Depuis 2012, ces derniers peuvent bénéficier d’une compensation de trimestre sans contrepartie financière (dans la limite de 16). S’il s’agissait alors d’une avancée sociale, ce collectif estime qu’elle est "injuste et ne valorise pas les principes d’égalité et de fraternité de notre République."

"En effet, seules sont concernées les générations d’après 2012, déplore le collectif dans une pétition en ligne lancée le 27 février. Le dispositif n’étant pas rétroactif, les générations de SHN de 1984 à 2012, qui ont représenté brillamment la France, notamment à l’occasion des championnats internationaux et des Jeux olympiques et paralympiques, ne bénéficient d’aucun droit, donc d’aucune reconnaissance à ce sujet."

Patrice Martin : "On est laissé sur le bord de la route à un moment ou à un autre"

Cette pétition intitulée "Oui aux mêmes droits à la retraite pour tous les sportifs de haut niveau français" a déjà récolté plus de 2.800 signatures en cinq jours. Parmi les signataires, Marielle Goitschel (ski alpin), Stéphane Bouthiaux (biathlon), Catherine Fleury (judo), l'ancien international du XV de France Denis Charvet, Sophie Kamoun et des centaines de sportifs de haut niveau.

A l’initiative de cette pétition qui réclame un dispositif étendu à l’ensemble des sportifs de haut niveau, l’ancien champion de ski nautique Patrice Martin (58 ans) regrette que des athlètes à la retraite galèrent après avoir activement contribué à la réussite du sport français.

"En discutant avec eux, à faire nos réunions, je suis estomaqué, confie-t-il à RMC Sport. De voir que certains vont partir à 67 ans à la retraite avec moins de 1.000 euros par mois, en ayant des titres olympiques et des médailles de champion du monde... On est laissé sur le bord de la route à un moment ou à un autre. On a été très content de ce qu'on a pu faire, mais on a oublié qu'on a consacré des années et des années d'entrainement, de préparation, d'accompagnement. Pour la plupart, pendant une dizaine d'années. Et il y a zéro trimestre qui ont été validé", conclut l'ancien athlète, sacré 12 fois champion du monde de ski nautique.

ABr avec PA