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Brésil: la Fédération condamne l'utilisation du maillot de la sélection par les bolsonaristes dans les émeutes

La présence massive de maillots de la Seleçao parmi les partisans de Jair Bolsonaro dans les émeutes qui ont frappé Brasilia dimanche a profondément heurté la CBF. Ce n'est pourtant pas une nouveauté.

Dimanche, des centaines de sympathisants de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro ont lancé des assauts simultanés sur trois lieux de pouvoir emblématiques de la capitale Brasilia, envahis et saccagés par des hordes de bolsonaristes déchainés. Nombre d’entre eux portaient le maillot jaune de la Seleçao, un symbole que se sont appropriés les partisans de Jair Bolsonaro.

La Confédération brésilienne de football a dénoncé lundi sur Twitter l’utilisation de la tunique portée par les joueurs par les bolsonaristes "pour des actes antidémocratiques et de vandalisme". "Nous encourageons le port du maillot pour unir et non pour séparer les Brésiliens", s’est-elle encore désolée.

Les couleurs du maillot de la sélection auriverde ont depuis longtemps été récupérées par les adorateurs de l’ancien président d’extrême droite, lequel s’était envolé pour les Etats-Unis deux jours avant l’investiture de Lula le 1er janvier, n’ayant toujours pas digéré sa courte défaite lors de la dernière élection présidentielle.

Les partisans de Jair Bolsonaro défilaient déjà avec le maillot iconique de la sélection nationale lors des manifestations de soutien au pouvoir ces dernières années, mais également plus récemment, à l'occasion des meetings et manifestations qui ont jalonné une campagne présidentielle ultrapolarisée. Jair Bolsonaro avait même appelé ses électeurs à voter avec un maillot de la Seleçao, provoquant l’embarras de la Confédération brésilienne de football (CBF).

L’équipementier Nike s’était emparé du sujet, pour tenter d’éviter toute récupération politique, en interdisant le flocage au nom d’un candidat, ou son surnom, comme "Mito" (le mythe) pour Jair Bolsonaro. "De nos jours, les gens relient tout à la politique et on finit par perdre l'identité de notre maillot et notre drapeau", déplorait l'attaquant Richarlison, en septembre, à deux mois de la Coupe du monde.

Une période choisie par Neymar, la plus grande star de la sélection, pour réitérer voire accentuer son soutien à celui qui était alors candidat à sa réélection, promettant fin octobre de lui dédier son premier but à la Coupe du monde en cas de victoire dans les urnes. Rien de tout cela ne s’est finalement produit, Lula ayant été élu. L

QM