
XV de France: pourquoi les Bleus se "foutent" des critiques
Le règne chancelant du XV de France depuis la prise de fonction de Philippe Saint-André (et même avant) a le mérite d’ôter aux joueurs l’attente d’un traitement médiatique élogieux. Les deux victoires des Bleus face à l’Italie (32-10) et la Roumanie (38-11) n’ont pas dissipé les doutes sur cette équipe ronronnante et sans idée. Et ça, les joueurs s’y attendaient. Habitués à essuyer des critiques en sélection comme dans leurs clubs respectifs, ils semblent en faire abstraction, sans oublier de mettre la presse devant ses contradictions. « Il y a toujours des critiques ou des polémiques, souligne Mathieu Bastareaud, qui fréquente la sélection depuis 2009. Apparemment, ce n’est pas très joli à voir de l’extérieur mais on gagne les matches. Avant, on ne les gagnait pas. Et c’était le problème. Il y a toujours un problème, donc il faudrait savoir. »
Les griefs, justement, sont tout trouvés : le déchet dans les rucks, un jeu stéréotypé et une précipitation maladive à concrétiser les actions… sans succès. Un constat établi par Philippe Saint-André, qui reste sur deux énormes colères à la mi-temps de France-Roumanie, puis samedi pour la reprise de l’entraînement. Et les cris du sélectionneur leur importent plus qu’un article dans les journaux. « Personnellement, les reproches de la presse, ça me passe au-dessus de la tête, poursuit Bastareaud. Ce qui est important pour nous, c’est qu’on est conscient que tout n’a pas été parfait. Les coaches nous font un retour et on travaille à l’entraînement pour ça. »
Debaty : « Le rugby, ce n’est pas si facile »
Là où certains accrocheraient des coupures de presse dans le vestiaire pour augmenter leur motivation, les joueurs restent tranquilles, même si Bastareaud reconnait que cela devient « lassant et agaçant ». « Personnellement, c’est la victoire qui m’intéresse, évacue Eddy Ben Arous. Il y a toujours des choses à corriger. » D’autres donnent déjà rendez-vous. « On verra dans un mois (en finale, ndlr), invite Vincent Debaty. Notre jeu n’est pas parfait mais on y met de l’envie. On veut aussi faire du jeu aussi mais en face, il y a des équipes qui défendent bien et qui ne se laissent pas faire. Le rugby, ce n’est pas si facile. »
« On ne sent pas forcément qu’on est soutenu comme on devrait d’être, soupire encore Bastareaud. Je parle d’une minorité de personnes et celles-là, je m’en fous un peu. » Le centre toulonnais peut tout de même se rassurer, The Guardian a placé les Bleus en favoris n°2 derrière la Nouvelle-Zélande en soulignant leurs « performances » cliniques. Une manière de voir le verre à moitié plein qui convient davantage aux hommes de PSA.