
XV de France: Picamoles, un retour à couper le souffle

- - AFP
C’est ce qu’on appelle revenir de loin. Peut-être fini pour le rugby il y a un an, Louis Picamoles est aujourd’hui redevenu l’un des hommes de base du XV de France, à l’orée de la Coupe du monde en Angleterre (18 septembre-31 octobre). Victime d’une pneumopathie à l’été 2014, le troisième ligne, qui avait perdu 30% de sa capacité respiratoire, a brillamment remporté son contre-la-montre pour retrouver son meilleur niveau. Celui de la saison 2011-2012, lorsqu’il se baladait au retour du Mondial néo-zélandais.
« Elle a été courte, mais c’est sûr qu’il y a eu une période en début de saison, quand il y avait les soucis de santé, pendant laquelle j’avais d’autres priorités que de penser à la Coupe du monde, reconnaît le Toulousain. Et je me suis dit : ‘‘Rends-toi à l’évidence, ça va être compliqué d’atteindre cet objectif-là’’. Donc je m’étais fixé d’autres objectifs, plus personnels, sur le fait de retrouver un état de forme et une santé normales. Et petit à petit, quand tout s’est remis dans l’ordre, c’est revenu comme un objectif et une obsession. »
Etincelant contre l’Angleterre
De retour sur le pré avec le club haut-garonnais fin octobre après quatre mois d’arrêt, Picamoles est rappelé chez les Bleus par Philippe Saint-André en mars, pour le dernier match du Tournoi des VI Nations, perdu 55-35. Et s’il ne dispute pas cette rencontre, ce n’est que partie remise. « J’ai essayé de faire ce qu’il fallait pour ne pas perdre trop de temps et ça a payé, donc je suis très content », souligne-t-il.
Rappelé dans les 36, le numéro 8 impressionne lors des séances de préparation physique. Et contre le XV de la Rose le 15 août (19-14 à Twickenham) et le 22 août (victoire 25-20 au Stade de France), il étincelle. Inébranlable, Picamoles repousse les Anglais de plusieurs mètres à chaque incursion. De quoi conforter le sélectionneur, qui le conserve parmi les 31 derniers élus pour le Mondial, aux dépens du néo-Bordelais Loann Goujon. Un come-back du tonnerre, qui n’a certainement pas trouvé son point final.
Car c’est désormais avec le collectif que Picamoles va pousser. « On est de mieux en mieux, parce que ça fait maintenant un bon moment qu’on bosse ensemble, se félicite le 3e ligne. Donc les repères commencent à être de plus en plus faciles à trouver. Maintenant, il y a toujours du travail, il y en aura même pendant la compétition. Mais le tout, c’est d’avoir un maximum de repères pour démarrer la compétition, pour monter crescendo pendant celle-ci. Mais c’est sûr qu’on se sent de mieux en mieux. » Pour lui, c’est un euphémisme.