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XV de France: "On ira là où on nous dira d'aller", lâche Dupont

A onze jours seulement de l’échéance, on ne sait pas si le match international entre la France et le pays de Galles, prévu le 24 octobre, aura lieu. Ou du moins avec quels joueurs puisque la Ligue nationale de rugby, dans le conflit qui l’oppose à la Fédération, menace de ne pas libérer les internationaux. Ces derniers sont donc tiraillés entre club et sélection.

S’il y a bien des victimes de cette situation ubuesque des luttes intestines entre la Fédération française de rugby, qui a prévu six rencontres internationales à l’automne, et la Ligue nationale de rugby, qui veut bien libérer ses joueurs mais pour cinq dates uniquement, ce sont les joueurs internationaux. Car 31 éléments ont été convoqués dès dimanche prochain au Centre national de rugby de Marcoussis afin de préparer la venue du pays de Galles la semaine suivante, le samedi 24 octobre (21h). Hors, c’est bien ce match qui représente le point de désaccord entre les deux institutions.

Et avant la rencontre de la dernière chance entre FFR et LNR, prévue ce mercredi, on ne sait toujours pas si les Bleus doivent réserver leurs billets pour rallier Marcoussis dimanche. Où seront-ils ? "Là où on nous dira d’aller", lâche dans un sourire gêné le demi de mêlée toulousain Antoine Dupont. Mais le grand écart entre les deux maillots, celui du club et de la sélection, ces hommes y sont presque habitués. "Le problème ne date pas d’aujourd’hui, poursuit Dupont. Ces histoires de doublons, c’est tellement compliqué à gérer. Chacun défend ses intérêts, qui peuvent s’entendre aussi. Nous, les joueurs, on se retrouve au milieu, mais en soi on n’a pas notre mot à dire. On n’a pas d’influence là-dessus. Donc on fait ce qu’on nous dit de faire et on essaye de gérer au mieux. De tout façon, on ne pas faire grand-chose de plus."

"On vit un peu au jour le jour"

Un peu fatalistes, les joueurs ne se projettent pas. Les Toulousains concernés affronteront-ils le pays de Galles le 24 octobre ou seront-ils à Ernest-Wallon avec le maillot rouge et noir face à Lyon, pour la 6e journée du Top 14 ? Si cela peut paraitre dingue de ne pas pouvoir répondre à la question, à onze jours de l’échéance (!), les joueurs ont visiblement appris à faire avec. Du moins publiquement. "On vit un peu au jour le jour avec cette période de Covid, avoue le demi d’ouverture Romain Ntamack. On est dans une situation où on ne sait pas si on joue le week-end suivant. Donc au final, c’est un peu malheureux mais c’est devenu notre quotidien."

Et on s’y fait ? "Oui, on a l’impression de s’y être habitué, confirme le dix toulousain. Donc on nous dira où aller dimanche et on s’y pliera." C’est sûr que par les temps qui courent, les rugbymen français doivent garder les pieds sur terre et éviter les plans sur la comète. Mais tout de même. On aimerait plus de clarté pour ces joueurs qui ont, comme l’a dit à Midi Olympique le demi de mêlée du RC Toulon Baptiste Serin, "le cul entre deux chaises". On n’imagine pas pour eux un aller-retour à vide dimanche. On espère juste que leurs dirigeants retrouvent la raison et l’entente dès ce mercredi.

Wilfried Templier