
XV de France : Novès succédera à Saint-André

Guy Novès - AFP
Le doute n’était plus permis, les « Sages » y ont mis fin. Guy Novès a donc devancé tous les concurrents dans la course au poste suprême de sélectionneur des Bleus et succédera à Philippe Saint-André après la Coupe du monde, comme l'indiquait Midi Olympique. La Fédération Française de Rugby annoncera officiellement sa nomination dimanche, mais lui le sait déjà : son destin est donc maintenant tricolore et ce pour les quatre prochaines années. En compagnie de l’actuel entraîneur des avants Yannick Bru, avec lequel il a collaboré à Toulouse de 2007 à 2012, mais aussi de Jean-Frédéric Dubois, qui dirige les trois-quarts du Stade Français et qui a joué à Toulouse de 2004 à 2007.
Il devance les huit candidats retenus par la Fédé, parmi lesquels Ibanez, Woodward, Galthié ou Landreau. Ibanez faisait pourtant figure de candidat idéal (il était le favori aux yeux de la FFR avant que Novès ne se déclare). Mais en voulant s’entourer des meilleurs, comme Bru pour les avants, Galthié pour les trois-quarts, Fabien Pelous également dans le staff, sa stratégie s’est en fait retournée contre lui. La relation incertaine entre Bru et Galthié, le fait que ce dernier se présente également comme candidat numéro un, mais aussi au sein du staff de Fabrice Landreau, a été fatal. Et si l’Anglais Clive Woodward a impressionné les décideurs, son principal défaut réside dans le fait qu’il est étranger.
Il a changé sa communication
Novès a donc mené sa barque de main de maître. Dans l’hiver, il a changé sa communication, d’habitude offensive, sur le XV de France, parlant de harcèlement des médias contre les Bleus. Du jamais vu de la part du manager toulousain, habitué des croisades contre les « doublons » créés par les matchs internationaux, qui le privaient de ses meilleurs joueurs. Le 23 mars, il avait avoué à RMC Sport réfléchir à nouveau aux Bleus, quatre ans après la proposition du président de la FFR Pierre Camou : « Quand on me l’a proposé, je m’étais posé la question. J’ai pris une décision au bout de plusieurs semaines. Si on me le reproposait, je me reposerais la question effectivement » avait-il lâché.
Et chez lui, rien n’est dit au hasard. Tout a un sens. Comme ce virage à 180° sur la communication du technicien toulousain sur l’équipe de France. Depuis des années, Novès avait la dent dure sur les staffs précédents mais depuis le Tournoi des VI Nations 2015, il avait incité à de l’indulgence et de la solidarité pour Saint-André et son staff, effectuant en cela un spectaculaire rapprochement avec Serge Blanco devenu à l’automne dernier manager des Bleus.
Bien achever son « règne »
Il lui reste maintenant à bien achever son « règne » à Toulouse. Une fois la nouvelle officielle, il pourra se servir de cette fin d’aventure pour que son groupe se sublime. La dernière à Ernest-Wallon en barrage face à Oyonnax, ce samedi (16h30), de celui qui est presque une idole dans la Ville Rose sera pleine d’émotion. En conférence de presse ce vendredi, le 3e ligne aile Yannick Nyanga, qui jouera lui aussi son dernier match à Toulouse, lui a rendu hommage : « Ce que représente Guy, je pense qu’il n’y a pas besoin de le répéter aujourd’hui. Je pense qu’en activité, en termes de titre, de tout ce que vous voulez, c’est le plus grand. Je veux dire que je n’ai pour habitude de commenter quelque chose qui n’est pas arrivé. Laissons décider ceux qui doivent décider, puis je pense qu’il aura largement un hommage à la hauteur le jour où il devra partir parce qu’aujourd’hui, c’est une très grosse partie du club. » Pour les supporters, c’est le moment de rendre cet hommage. A moins que Novès ne revienne courant juin Place du Capitole… avec un 20e Bouclier de Brennus pour le club.