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XV de France : les "anciens" retrouvent le grand frisson

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Denis Lalanne, légende du journalisme rugby, était l’invité d’honneur du banquet d’après-match France – Irlande. A 90 ans, il continue de porter un regard professionnel sur son sport favori et dit sentir que quelque chose de positif se passe au sein du nouveau groupe des jeunes bleus de Guy Novès.

« Je crois aux spirales, il y a eu deux matchs gagnés de deux points contre l'Italie, puis ce match contre l'Irlande gagné d'un point avec un état d'esprit formidable. Le calendrier favorable, c'est une petite invitation du sort sur laquelle ils ont littéralement sauté et ça fait extrêmement plaisir parce que ces deux premiers matchs auraient pu être très facilement perdus. Mais ils les ont gagnés, ça change tout le destin d'une équipe, ça. Bravo à cette équipe de France qui a su saisir l'occasion et peut être même d'avantage: j'ai justement reçu un message de Lucien Mias (capitaine de l’équipe de France de 1951 à 1959) qui dit : « Pour la première fois, devant ma télévision, j'ai joué corporellement avec une équipe, j'ai souffert avec eux, j'ai poussé avec eux et j'ai gagné avec eux! Parce que je dois te l'avouer, je pensais qu'ils allaient prendre trente points... »

« De voir chanter une équipe de France après le match au banquet du grand hôtel, ça n'avait rien d'exceptionnel. Depuis le temps que je n'y étais plus allé, au moins une trentaine d'années. En revanche les habitués de ce banquet m'ont confirmé leur surprise, il y avait bien longtemps qu'ils n'avaient plus entendu une équipe de France chanter. Entre l'opinion de Lucien Mias et cette remarque sur les chants, il y a quelque chose qui fait penser qu'il y a une jolie petite histoire en train de démarrer. »

« Je vois cette lumière dans le regard de Plisson »

« Dans leur aspect physique et dans leur comportement il y a quelque chose de beau et de noble comme autrefois. Je pense par exemple à Plisson. Quand on le voit, quand on voit cette lumière qu'il a dans le regard, j'imagine que ce regard-là c'était le regard de Du Manoir. C'est très séduisant. Je parle de Plisson, je pourrais parler des autres, vous savez je n'avais plus rencontré de jeunes internationaux en contexte de match depuis des années. Ils ont tous manifesté de la gentillesse, de la déférence pour le vieillard que je suis, par gentillesse, par éducation évidemment mais il m'a semblé aussi par sympathie. C'était très touchant. »

Laurent Depret