
XV de France: la mise en garde cinglante de Galthié sur les règles de vie
Depuis son intronisation officielle le 13 novembre dernier, Fabien Galthié ne chôme pas. Le sélectionneur du XV de France s’est rendu dans plusieurs clubs pour y rencontrer des joueurs individuellement. Les caméras de France Télévisions ont suivi son passage au Racing 92 et les échanges avec Cedate Gomes Sa, Hassane Kolingar, Bernard Le Roux, Teddy Baubigny et Wenceslas Lauret. Avec une première question très simple: "Pourquoi tu veux jouer en équipe de France?"
Ces discussions en forme d’entretien d’embauche (avec réponses consignées sur un papier) ont dessiné les contours de l’intransigeance du nouveau staff des Bleus, notamment au sujet des règles de vie. Avec, en fond, des reproches à peine voilés aux anciennes méthodes au sein du XV de France. Fabien Galthié avait lui rejoint le staff de Jacques Brunel avant la lla dernière Coupe du monde. Il en a retiré une forme de laisser-aller qu’il compte bien abolir. "On peut faire la bringue, c’est même très important, confie notamment Galthié en s’adressant à Baubigny. Mais il faut la cadrer. Il ne faut pas faire n’importe quoi."
Lauret pose ses conditions, Galthié y répond fermement
Cadre des Bleus et présent lors du dernier Mondial, Wenceslas Lauret a donné son point de vue pour favoriser une négociation avec les joueurs. "Je suis d’accord qu’il y ait des règles mais ces règles-là doivent être partagées et programmées avec les joueurs, a-t-il expliqué. Si tu définis une règle que les encadrements mettent en place, mais qui n'est pas validée par les joueurs, elle ne sera jamais respectée."
Réponse ferme de Galthié. "Nous, on va mettre un cadre qui n’est pas négociable, tranche le sélectionneur. Dans le cadre de vie, on va vous donner - ce qui n’était pas fait - une planification sur la compétition. On vous demande de dire dès aujourd’hui, avant qu’on perde du temps ou non à vous suivre, si vous acceptez ce cadre."
Dans un autre passage du reportage, Wencelas Lauret approuve cette idée tout en la conditionnant à une discussion préalable entre les différentes parties. Et en semblant faire référence à des épisodes vécus par le passé. "Pour éviter les débordements, il faut qu’on ait ce cadre, qu’il soit respecté et éviter les non-dits, c’est-à-dire un coup oui, un coup non. Les non-dits, c’est ‘vous pouvez sortir’ et puis, ‘finalement, vous n’avez pas le droit’. C’est le plus dur."
"De mauvaises habitudes ont été prises"
Un point de vue qui a débouché sur un nouveau tacle envers le précédent staff de la part de Gatlhié. "J’ai vu mais il n’y avait pas de cadre (pendant le Mondial?, ndlr), a-t-il lâché. Si des joueurs disent oui mais sortent du cadre, ils repartent. Il y a des taxis qui vous attendent, on n’en parle pas, on ne bataille pas, on ne laisse pas d’énergie. L’énergie, on va la mettre dans l’encadrement. De mauvaises habitudes ont été prises et on les retrouve sur le terrain et dans les résultats. On s’est un peu trompés pour moi. Je suis responsable, j’ai des convictions et on les pose tout de suite." Le ton est donné.