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XV de France : l’élection va-t-elle changer l’avenir de Novès ?

Guy Novès, le sélectionneur du XV de France

Guy Novès, le sélectionneur du XV de France - AFP

Après la tournée d’automne, une autre échéance importante attend le rugby français samedi prochain : les élections pour la présidence de la Fédération Française de Rugby. Le résultat pourrait avoir de grandes conséquences, notamment sur l’avenir du sélectionneur Guy Novès.

Guy Novès sera-t-il toujours le manager du XV de France le 4 février prochain à Twickenham pour l’ouverture du Tournoi des VI Nations ? La question peut évidemment étonner. Voire faire sourire. Car l’entraîneur en chef des Bleus vient juste de boucler sa première année complète, samedi, par une courte et encourageante défaite (19-24) contre la Nouvelle-Zélande. Son dixième match en tant que sélectionneur, pour la sixième défaite (contre quatre victoires).

Plus que ces résultats mitigés, malgré de vraies satisfactions dans le jeu, l’avenir de Guy Novès pourrait en partie se jouer le week-end prochain à Marcoussis lors des élections à la présidence de la Fédération Française de Rugby. En cas de nouvelle victoire de Pierre Camou, qui brigue un troisième mandat, rien ne changerait évidemment. Mais quelles seraient les conséquences d’un succès de Bernard Laporte ? Une rumeur persistante agite le microcosme du rugby français depuis plusieurs mois : si Laporte était élu, il pourrait purement et simplement remercier Novès.

Dès le mois de janvier, Bernard Laporte avait mis les choses au point sur RMC après avoir eu le manager des Bleus au téléphone. « On est des grands garçons. Je lui ai dit : "Je te connais, tu me connais". Le jour où j’ouvrirai les guillemets pour dire : "Je ne veux plus de Guy Novès", je ne passerai pas Pierre ou Tartampion. C’est moi qui le dirai et je ne l’ai jamais dit. Par contre, je suis le premier à dire que je ne comprends pas pourquoi il n’est pas là depuis huit ans. Ce qui me fait rire, et ça je ne lui ai pas dit, c’est tous les mecs qui le taillaient et qui se retournent aujourd’hui… »

Novès a "la reconnaissance du ventre"

Dix mois plus tard, les interrogations demeurent malgré tout. Car si l’ancien secrétaire d’Etat nie publiquement toujours vouloir se séparer du sélectionneur, le discours est ambigu. « Le staff est de qualité, nous disait-il au début du mois. Il n’y a aucune raison que je casse un staff, que je me sépare de Guy Novès ou d’un autre entraîneur. Il y a des contrats, je suis légaliste. » Avant d’ajouter une précision importante : « Mais c’est vrai qu’un entraîneur est soumis au résultat, comme tous les entraîneurs. On ne doit pas refaire deux fois la même erreur... »

Sur le papier, la cohabitation entre ces deux hommes aux caractères bien trempés peut sembler explosive. Surtout que Novès a récemment rappelé ce qu’il devait au président de la FFR Pierre Camou. « Je tiens à remercier les dirigeants actuels qui font tout pour que cette équipe soit dans les meilleures conditions », disait-il cette semaine. Plus forts encore, ses propos dans le Journal du Dimanche le 6 novembre dernier : « Je suis très attaché à ceux qui m’ont fait confiance pour représenter l’équipe de France, j’ai la reconnaissance du ventre. Si jamais les choses devaient changer, je réfléchirais à ce que je dois faire… » Partir de lui-même ?

Tout est possible, surtout quand on se souvient que le Guy Novès joueur avait claqué la porte de l’équipe de France en 1979 après seulement 7 sélections, jugeant l'encadrement « incompétent et malhonnête ». Vingt-et-un ans plus tard, Guy Novès avait accepté d’être consultant bénévole auprès du sélectionneur… Bernard Laporte, avant de « prendre du recul » quelques mois plus tard pour se consacrer pleinement au Stade Toulousain.

Un homme de convictions

Mais Novès est un homme de convictions. Il l’a toujours été avec l’équipe de France et à Toulouse. Un club qu’il a quitté de manière conflictuelle – en désaccord avec certains dirigeants – après quarante ans, mais qu’il pourrait retrouver en cas de démission ou de décision plus brutale d’un éventuel nouveau président à la FFR. Avec quelles fonctions ? Certainement pas pour entraîner à nouveau, mais bien pour devenir l’un des dirigeants les plus haut placés.

Chez les Rouge et Noir, on s’agite aussi beaucoup en coulisses pour la succession du président René Bouscatel, dont le mandat se termine en juin (même si lui désire continuer). Si Fiducial, sponsor maillot depuis 2008 et premier actionnaire du Stade Toulousain, était amené à renforcer sa participation, il se murmure que Novès pourrait jouer un rôle… s’il est libre, évidemment. Mais d’autres projets sont dans les cartons au Stade Toulousain, et là encore, il est prématuré d’en imaginer l’issue. Dans cette nébuleuse, on y verra plus clair samedi soir, quand les 1 889 clubs auront voté pour le futur président… Et peut-être bien plus.

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JFP