
Victoire ou défaite, le tournoi des VI Nations, une sacrée affaire
Considérée comme l’une des compétitions les plus importantes dans le monde du rugby, avec la coupe du Monde et le Rugby Championship, le VI Nations débute ce weekend sa 126e édition. Et c’est vrai que depuis 1882, date de sa création, le tournoi a considérablement évolué et augmenté sa rémunération.
Une poule aux oeufs d'or pour les sélections
Dirigé par la Six Nations Rugby Limited, conduite par le français Benjamin Morel et le comité des Six Nations, le tournoi offre, pour les sélections participantes, un véritable trésor de guerre. Premièrement, la billetterie est totalement et entièrement gérée par les fédérations, qui récupèrent l’intégralité des gains à la revente.
L’équipe de France, avec trois matchs à domicile en année paire, dont le crunch dès dimanche (16h00), peut donc espérer bonifier ses rentrées financières. Lorsqu’on sait que les recettes d’une rencontre au stade de France sont évaluées entre 4 et 5 millions d’euros, auxquelles il faut retirer le coût de la location de l’enceinte et les différents coûts de fonctionnement, de sécurité et d’organisation, on peut estimer un bénéfice total de deux à trois millions d’euros par rencontre pour le simple volet billetterie. Mais pour cela, il faudra avoir la certitude que le XV français attirera son public et remplira le stade. On peut l’espérer, avec des affiches alléchantes contre l’Angleterre, l’Italie et l’Irlande.
Ensuite, il faut compter sur les revenus de la société qui commercialise les droits TV du VI Nations et négocie les contrats de sponsoring, estimés à 120 millions d’euros en 2019. Ceux-ci sont redistribués à 75% à parts égales entre les six pays du tournois, soit 15 millions d’euros chacun. 15% sont affectés en fonction des performances et du classement final et 10% en fonction du nombre de clubs dans les championnats nationaux.
En 2018, par exemple, l’Italie, dernière du tournoi, avait touché au total 19 millions d’euros et l’Irlande, première, 24 millions d’euros. L’année dernière, la France, en terminant quatrième, avait pu repartir avec un pactole supérieur à 20 millions d’euros.
La France s'en sort-elle bien?
À tout cela, on peut rajouter les revenus issus du sponsoring et du marketing. L’équipe de France, avec quatre partenaires commerciaux, dont son sponsor principal maillot, parvient à générer plus de 15 millions d’euros par an, somme atteinte principalement grâce à sa visibilité lors du tournoi des VI Nations.
Au total, c’est plus de 45 millions d’euros qui peuvent être récoltés par la Fédération française de rugby, soit 44% du budget total, estimé à 102 millions lors de saison 2018-2019, d’après les publications officielles.
On peut même aller plus loin. En intégrant uniquement la part fixe de 75% versée par la société organisatrice du VI Nations, les recettes billetterie et les contrats commerciaux déjà signés, on estime que la seule participation au tournoi, quelles que soient les performances sportives, rapporterait au minimum 38% du budget total de la FFR sur une saison entière.