RMC Sport

VI Nations: le XV de France peut-il vraiment faire le Grand Chelem?

Vainqueur 27-23 contre le pays de Galles ce samedi, le XV de France fait la course en tête dans le Tournoi des VI Nations après trois journées. Surprenants, les Bleus ne sont désormais qu'à deux victoires de signer un premier Grand Chelem depuis 2010. Mais les joueurs et le sélectionneur Fabien Galthié ne veulent pas se mettre la pression.

Avec trois victoires en autant de matchs, difficile de ne pas y penser. Le XV de France s'est imposé ce samedi contre le Pays de Galles (27-23), lors de la troisième journée du Tournoi des VI Nations. C'est la fin d'une malédiction vieille de dix ans au Millennium Stadium de Cardiff, après deux premiers remarquables succès dans la compétition obtenus à domicile contre l'Angleterre (24-17) et l'Italie (35-22).

En attendant Angleterre-Irlande de dimanche, les Bleus sont seuls en tête du classement et toujours invaincus. Ils peuvent donc désormais sérieusement croire à la possibilité de réaliser le Grand Chelem, en battant l'Écosse le 8 mars à Édimbourg et l'Irlande au Stade de France de Saint-Denis le 14. Mais faut-il vraiment y croire?

"Avant ce match, je n'en étais pas sûr du tout. Là, j'en suis certain", admet Denis Charvet, membre de la Dream Team RMC Sport. Cette éventualité semblait encore inenvisageable à la prise de fonctions de Fabien Galthié, après l'élimination en quarts de finale de la Coupe du monde 2019 et surtout plusieurs années de déconvenues. Il faut remonter à 2010 pour retrouver trace d'un dernier Grand Chelem français... année du dernier succès chez les Gallois donc. Aujourd'hui, il ne reste toutefois que deux matchs, dont un seul à l'extérieur, pour réussir cette performance.

"Elle est en route pour le Grand Chelem"

Sur le papier, le premier contre l'Écosse est à la portée des Bleus. Ils n'ont remporté qu'un seul de leurs trois matchs, celui contre la lanterne rouge italienne. Ils n'ont toutefois pas su vraiment profiter de la fébrile défense des Azzuri, que les Gallois avaient notamment pulvérisé 42-0. "On va respecter ces Écossais", a tout de même prévenu le capitaine Charles Ollivon. Reste que le France-Irlande de l'ultime journée pourrait bien être une finale. Le XV de la Trèfle, avant d'affronter l'Angleterre, demeure la seule autre équipe à ne pas avoir été battue et, à défaut d'avoir une attaque aussi performante que celles des Bleus, dispose jusqu'à présent d'une défense moins perméable.

Lors de ses trois premières sorties, ce nouveau XV de France a montré de sérieux arguments en matière de jeu et de mental. "C'était sans doute l'équipe la plus jeune alignée dans le Tournoi des VI nations et on a affronté l'équipe la plus expérimentée", s'est enthousiasmé le préparateur Shaun Edwards après la victoire contre les Gallois. Symbole de cette jeunesse qui brille: le Toulousain Romain Ntamack, 20 ans, a été dans une forme resplendissante à Cardiff avec un essai et un jeu au pied parfait. "On va aller s'imposer en Écosse avec ce supplément d'âme, cette solidarité, cet esprit d'équipe qui me fait dire qu'elle est en route pour le Grand Chelem", assure Denis Charvet.

Les Bleus se protègent

Malgré tout, le groupe refuse encore de se voir en haut de l'affiche, dans un souci d'humilité, de concentration, mais sans doute aussi pour évacuer la pression. "Honnêtement, on n'y pense pas, assure Charles Ollivon. Je l'ai dit au début du tournoi: on va continuer à jouer, garder cet état d'esprit match après match. Puis il y a cette insouciance encore une fois. On est mature et insouciant, ça amène cette fraîcheur dans le groupe. On ne se prend pas la tête, on fait des choses simples. On ne va pas parler de victoire finale".

Le sélectionneur Fabien Galthié partage aussi ce discours prudent: "Nous voulons tellement profiter de l'instant présent. (...) Nous avançons étape par étape. Aujourd'hui, il s'agit de ce match et de récupérer ensuite. Maintenant, place à la récupération, au plaisir de passer du temps ensemble, de refaire le match entre nous de manière décalée". Mais Charles Ollivon, au micro de France 2, l'a tout de même admis: "On a envie d'aller encore plus loin, on ne va pas se mentir."

JA