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Lièvremont : « Ce tournoi reste une grande déception »

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Si la France a bouclé son tournoi sur une note euphorisante, le bilan, avec trois victoires et deux défaites, incite son sélectionneur à la prudence, voire à la déception.

Après l’humiliation subie, dimanche dernier, à Twickenham (10-34), le XV tricolore avait à cœur de se faire pardonner face à l’Italie et de sortir la tête haute d’un tournoi où il a surtout brillé par son irrégularité. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les Bleus y ont mis la manière en infligeant une véritable raclée aux Italiens (8-50). Une revanche sur eux-mêmes, une victoire honorifique, afin de laver l’affront anglais. « On s’était dit beaucoup de choses toute la semaine. On avait tous donné notre point de vue sur comment jouer ce match. Sûrement pour nous rassurer parce qu’on avait peut-être peur et qu’on se sentait impuissant », confesse Sébastien Chabal. Vertement critiqué après la déroute française en Angleterre, et après avoir réglé ses comptes avec la presse jeudi, « Caveman » a répondu à ses détracteurs sur le terrain, inscrivant notamment le premier essai du match. « Aujourd’hui, on a tous été à notre rôle de soldat », s’est félicité Chabal. Une leçon de rugby qu’il faut tout de même relativiser vu la faiblesse de leur adversaire du jour, qui boucle le tournoi avec cinq défaites et la Cuillère de bois.

Le match terminé, Marc Liévremont n’avait d’ailleurs que faire de cette victoire anecdotique et semblait toujours traumatisé par la défaite de Twickenham. « Le match contre l’Angleterre a laissé pas mal d’incertitudes et d’incompréhension, qui ne sont toujours pas levées aujourd’hui. Comment sur le match qu’il ne faut surtout pas rater, autant de joueurs ont pu passer à côté, individuellement et collectivement ?, s’interrogeait encore le sélectionneur. Ce match à Twickenham va faire partie de l’histoire de ce groupe et de mon histoire personnelle en tant qu’entraîneur. » C’est parfois dans la douleur que les grandes équipes se révèlent. Espérons que la réaction des Français à Rome soit le début d’une période dorée pour le rugby français. Mais les prestations en dents de scie tout au long du tournoi peuvent en faire douter. L’équipe de France, une équipe à réaction ? Marc Lièvremont sait qu’il a du pain sur la planche. « Ce tournoi reste une grande déception, avec notre premier match perdu en Irlande (30-21) et le peu de continuité qu’on a eu dans nos performances sur les cinq matchs ». Avec trois victoires et deux défaites, le bilan tricolore n’est pas conforme aux attentes suscitées.

La rédaction - Antoine Simonneau