
Irlande-France : les Bleus limitent la casse

Yoann Huget - -
La fierté. L’honneur. Le cœur. Avant la rencontre, les Français avaient promis. Promis de se rendre en Irlande avec caractère. De tout donner, dans le combat et l’agressivité. De se recentrer sur les fondamentaux, pour aller chercher une première victoire dans le Tournoi. Et offrir un semblant de rachat, après une entame de compétition cauchemardesque. D’orgueil, ils n’en ont pas manqué. Après ce match nul heureux dans le scénario mais pâle sur la forme (13-13), le constat n’est pas réjouissant pour autant.
La tournée d’automne triomphale ? De la poudre aux yeux. A Dublin, l’équipe de France, inoffensive pendant 70 minutes, a confirmé qu’elle manquait d’armes. Elle ne doit d’ailleurs son relatif salut qu’à sa supériorité en mêlée et à la faiblesse d’Irlandais se contentant de gérer leur avantage (13-3 à la pause). Eux qui venaient de perdre contre l’Angleterre puis l’Ecosse ont d’ailleurs paru, avant dix dernières minutes un peu folles, presque intouchables contre des Français cantonnés dans leur moitié de terrain.
Picamoles sauve les meubles
« A part la mêlée qui est positive, on est pris dans l’engagement physique, dans les un-contre-un, dans l’occupation du terrain alors qu’on jouait avec le vent ». L’analyse à la mi-temps de Philippe Saint-André, un brin désabusé, résume à elle seule un premier acte à sens unique (96% du temps passé dans le camp français). Pour répondre à l’essai précoce d’Heaslip (11e), sur un groupé pénétrant, la France a dû se contenter du jeu au pied. Secteur dans lequel un Fred Michalak à côté de ses pompes a failli, à la construction autant qu’à la finition.
Les Français auront au moins eu le mérite de ne jamais abdiquer. C’est ainsi sur leur unique occasion qu’ils ont ainsi réussi à arracher le nul, chassant par là-même l’encombrant fantôme de la cuillère de bois. Sur introduction irlandaise devant l’en-but, ils ont enfin réussi à tirer parti de leur supériorité dans ce secteur pour récupérer la possession, permettant à Picamoles d’aplatir (74e, 13-13). Dans une fin de match tendue, les deux équipes auront tour à tour l’occasion d’inscrire l’essai de la gagne, mais devront se contenter du partage des points.
On ne saura s’en satisfaire complètement, bien entendu. Seulement, dans la situation actuelle, ce nul constitue un moindre mal. Et un léger motif d’espoir avant de recevoir l’Ecosse, samedi prochain, pour tenter de sauver, autant que faire se peut, les apparences. « On apprend beaucoup dans la défaite, tout comme avec ce nul, commentera "PSA", après coup. On voit qu'on est capables de revenir. Les joueurs ont montré du caractère. Notamment Michalak qui avait la rage après avoir raté deux pénalités, et qui a tout de même passé la transformation pour arracher le nul ».
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